Zumanthum est le premier album de la formation finlandaise Overhead. Une formation évoluant sous la forme d’un quintette, comme le Genesis époque Peter Gabriel, quand le chanteur se faisait flûtiste à l’occasion. Dès cet album, on sent le goût d’Overhead pour un prog symphonique mais débridé, entrecroisant des thèmes multiples avec virtuosité.
Et ce Zumanthum s’ouvre de la meilleure des façons, par un morceau épique d’une grande qualité. Ce Beginning To End déroule tout au long de ses 20 minutes une belle variété, ne laissant aucun intrument de côté, juxtaposant les idées, laissant tantôt la vedette à la guitare, tantôt aux claviers, faisant la part belle à une basse virevoltante et une batterie dynamique, bref, un titre varié mais jamais décousu. Si le groupe se réclame d’inspiration floydienne ou crismonienne, c’est aussi les influences de Camel que l’on entend ici, l’ouverture ample à la guitare reprenant une manière chère à Andy Latimer. Et le piano, largement utilisé tout au long de l’album, n’est pas sans rappeler celui de Supertramp (la fin du morceau-titre rappelle fortement Crime Of The Century). Mais le groupe sait parfois tenter des originalités, à l’image de ce solo de guitare assez psychédélique qui clôt Asleep - Pt2 - Awake (au fait, où est la Pt1 ?). L’uniformité semble être l’ennemie de Overhead, à l’image du brillant Confessions Of A Grim Reaper dont le final pêchu emporte l’adhésion.
Si les instrumentistes tirent parfaitement leur épingle du jeu, les vocaux d’Alex Keskitalo sont à cette époque bourrés de petits défauts qui tempèrent quelque peu le bel enthousiasme qui émane de cette première production. Si sa justesse n’est jamais en cause, son placement vocal est assez brut (techniquement, il manque d’ouverture, ce qui rend sa voix assez nasillarde et son timbre assez plat), et il encombre son interprétation d’un maniérisme très superflu, parasité de vibes pas toujours appropriées. A l’écoute des derniers enregistrements (And We’re Not Here, After All), il est facile de mesurer les progrès qu’il a avantageusement accomplis.
Ce dernier point ne doit cependant pas décourager l’auditeur de découvrir ce Zumanthum, qui contient en germe bien des promesses futures. Le style va cependant un peu s’assagir, et il y a ici tout l’enthousiasme d'un premier opus, enthousiasme ma foi assez communicatif.