C’est en étudiant la philosophie et la psychologie, que les membres de Of The I se sont rencontrés dans une université londonienne. Visiblement très concernés par leur sujet de recherche, ces cinq garçons dans le vent, ont pris le partie d’inclure ces thématiques jusque dans leur musique. Une année entière a été nécessaire avant d’accoucher de « Balance Instar », et si les explications du groupe quant à la construction de l’album tiennent plus des « Cinq leçons sur la psychanalyse », leur musique elle, s’inspire plus sobrement d’un catalogue bien défini inscrit dans le domaine du rock progressif.
Naviguant quelque part entre The Mars Volta et Tool, sans toutefois tomber dans les élucubrations de l’un ou la lourdeur électrique de l’autre, Of The I agite le bocal crânien grâce à l’énergie débordante de son rock aux accents funk (« Entrance », « Cold », « Cathexis »…). Emmené par les guitares omnipotentes de Danielsson et Pawar, le quintette favorise clairement les rythmiques endiablées, millimétrées et métronomisées par la batterie de Boethius. Leur musique s’en trouve affectée par ce souci de rendre l’album à la fois « progressif, ambitieux et intense ». L’enregistrement lui-même s’est fait dans l’urgence en seulement dix jours (et dix nuits) mais aussi dans des conditions live afin de « capturer la pleine dynamique » du groupe.
Adepte des trains d’enfer et des changements de tempo, Of The I ne boude pas non plus les plans plus aériens à l’image de « Between Being & Ego » pas très loin d’être une reprise post-rock et instrumentale de « Breathe » de Pink Floyd. A d’autres moments, c’est par l’emploi de piano, de guitares sèches, de langueurs floydiennes voire de cithares (comme sur le final indouisant de « Mercenary ») que les esprits jusqu’alors échauffés, reprennent des allures plus paisibles. De son côté, Jordan Davis n’est pas en reste et module en permanence sa voix au gré des changements d’humeur de ses compositions.
Si ce premier opus constituait une thérapie de groupe pour les anglais, c’est au moins pour les autres un voyage d’une heure presque hypnotique. Accueillis dores et déjà par des retours plus qu’encourageant, Of The I semble légitimement s’avancer vers de clairs horizons. Un élan d’enthousiasme auquel il serait dommage de ne pas adhérer.