Dans une interview, Daniel Gildenlow expliquait que si il y avait une telle vague des pays nordiques sur la scène metal actuelle, c'était notamment que les groupes y étaient beaucoup aidés. Des salles disponibles, des studios abordables, un public même. Ça fait rêver. Du coup lorsque j'ai découvert que Vanity Ink venait de Finlande, mon intérêt a été éveillé (après tout, l'album de l'année n'est-il pas originaire du Danemark ?).
Mais l'intérêt s'est mis à décliner rapidement suite aux premières écoutes et à la navigation sur leur myspace. Musique un peu passe-partout, look de teenagers gothico-emo-rebelles (le genre qui perd un peu en crédibilité sorti de la cours de récré), chanteuse pas vraiment belle mais mise en avant comme si c'était le cas. Impossible de raconter quoi que ce soit d'intéressant sur ce groupe papier peint (d'ailleurs, l'accroche sur la scène nordique est un peu en carton aussi, non ?).
Et pourtant cet album est assez agréable. Une bonne croûte bien 'cliché' aurait été du pain béni pour le feignant que je suis, mais ici ce n'est pas le cas. Un son très correct permet de profiter un maximum de compositions plutôt fines sans gros bourrinage inutile, sans instruments noyés ni surcompression... Si la basse est parfois un peu trop mise en retrait, la chanteuse - au timbre qui évoque beaucoup de gens sans qu'on sache vraiment qui (Pat Benabar, Tori Amos ?) - se révèle attachante à défaut d'être impressionnante. Au moins, elle fait vivre les lignes de chant avec une gniaque toute adolescente. Les riffs à la limite du punk font bouger le tout. Des incursions dans une folk énergique ('Modern Day Savior') apportent un peu de fraicheur, et pour compléter le tableau, quelques refrains restent bien en tête ('Smell The Party', 'Fine By Thursday').
Tout cela est bien joli, mais le groupe souffre d'un problème majeur (en lieu et place d'une petite liste de défauts bien ciblés) : l'originalité. Cette musique a été jouée mille fois (souvent mal, certes) et Vanity Ink ne sort pas du lot. Le groupe est à l'évidence de qualité, mais trop vide d'arguments pour susciter l'intérêt d'un potentiel public. Si seulement la chanteuse sortait avec Justin Timberlake, ou que Steve Harris était son papa. Si seulement ils étaient pote avec Motörhead. Si seulement le groupe était américain...
Les personnes qui achèterons ce "More Senseless Random Behaviour" auront peut être mieux utilisé leur argent que ceux qui ont acheté Lauren Harris, Avril Lavigne, ou Evanescence. Mais combien seront-il à faire ce calcul rationnel ?