My Passion est la révélation britannique du magazine Kerrang et sort son premier véritable album sous le nom de Corporate Flesh Party. Cet album est constitué de morceaux issus d’anciennes démos et de nouvelles compositions dans un style difficilement classable (et écoutable) à la croisée du punk, de l’électro et de l’emo-pop.
Le style alternatif, souvent représenté par des artistes anglais, est plus que bien portant ces temps-ci avec de l’originalité et du talent. Au milieu de tout ça il y a les groupes comme My Passion qui, quand ils ne frisent pas le ridicule, le personnifient dans toute sa substance. On se demande donc pourquoi les médias musicaux influents en viennent à promouvoir de tels groupes, et quels sont leurs critères de jugement. Tout cela mériterait une recherche approfondie sûrement très intéressante et instructive. En tout cas, bien plus que le contenu de Corporate Flesh Party. La preuve en onze chansons…
Je ne vais pas vous infliger la même punition que celle que m’a procuré l’écoute de ce disque, alors je serai bref. My Passion c’est quatre jeunes gens qui cultivent le contraste du noir et du blanc, du rock saturé et des effets électro mais qui restent très cohérent dans la médiocrité. Le contenu de l’album se répartit équitablement entre le risible et l’affligeant. Tout d’abord le risible avec une voix qui force le trait et qui se veut révoltée, des mélodies naïves et des accoutrements typés gothiques ridicules. Passons à l’affligeant avec des sons de claviers d’un autre âge et des chœurs inopportuns. Le summum est atteint avec « Day Of The Bees » (single choisi par la maison de disque !) dont je vous laisse vous délecter via la vision de son clip. Loin de se contenter de sévir dans un style, les quatre rebelles nous servent de la disco qui sent mauvais (« The Fabulous Blood Disco » et « Plastic Flesh Garden ») ou des ballades électros au message bizarre (« After Calais »).
Il est tout à fait respectable de faire de la musique, bien que nous ne soyons pas tous égaux devant le talent. Nombreux sont les jeunes gens tentés par le rock et son format très libre permet d’obtenir un semblant de musique avec peu de moyens. My Passion n’aurait jamais dû être autre chose qu’un groupe de cave répétant pour son plaisir le samedi après-midi. Au moins, là, il aurait mérité un peu de considération et de respect.