Vendetta est un groupe anglais de Newcastle né en 2006 qui propose ici, après son premier essai de 2007 « Tyranny of Minority", un second album dénommé « Heretic Nation ». Porté à bouts de bras par son guitariste (paraît il) réputé Edward Box qui affiche ses préférences en matière de duo de gratteux pour Judas Priest, UFO et Maiden, ce quartet clame haut et fort son désir de plonger dans les sons des 80’s pour les mettre au goût du jour. Dans le vide de l’espace, on les entend même crier : « "Vendetta est sur le sentier de la guerre, résolu à revendiquer son droit au Panthéon du métal. Vous êtes pour ou contre eux, il n'y a aucun juste milieu. Laissez s'engager la vengeance !". A la lecture de cette présentation tonitruante, on est en droit de se dire que « ça va chauffer » comme dit ‘‘la Chose’’ des Quatre Fantastiques.
Avant de se prononcer, un chroniqueur doit décortiquer l’œuvre, l’écouter, la réécouter moult fois. Il a le droit d’avoir une opinion de première approche, mais ne doit surtout pas s’en contenter. Cependant, je vous livrerai tout de même la mienne : « oui, peut être, mais bon… ». Bien construit comme départ non ? Comme il convient bien entendu d’argumenter chez MW, sinon, c’est la porte (ce qui ne doit pas vous empêcher de nous rejoindre, on cherche du monde !), je vais coucher sur cette page quelques réflexions supplémentaires.
Tout d’abord, notre ami Edward Box, s’il est un guitariste plutôt convainquant, n’est pas, à la base, un chanteur. Et dans Vendetta, il chante. Ce n’est pas que ce garçon-là ait une voix désastreuse, mais il est certain qu’un vocaliste au chant plus puissant et nuancé aurait permis aux compos de Vendetta d’avoir un impact plus immédiat.
Si les cordes vocales du Monsieur ne sont pas impressionnantes, par contre, il faut reconnaître qu’il sait bien plus habilement faire chanter celles de sa guitare. Des cavalcades à la Maiden (« Annihilation », « Face Your Demons »), mais aussi des soli de la Vierge de Fer (« Skaro », « Power That Be »), aux martèlements dans l’esprit de Black Sabbath mais en moins telluriques (« New Horizon » dont vous trouverez la vidéo en bas de page, « The Space Between » et son magnifique solo, « A Glass Half Empty »), en passant par les riffs à la Saxon (« Killing Time ») - et les intonations à la Biff ! - le petit Edward, accompagné, ne mésestimons pas son apport, de son compère Pete Thompson, nous délivre quelques belles parties de manches en bois.
Gary Foalle, qui comme le frontman émerge du groupe XLR8R (prononcez ‘‘Accelerator’’ – mais où vont-ils chercher tout ça …) tient la basse et assure comme un beau diable et heureusement, car question batterie... Fréquemment trop sèche et manquant de ce fait de volume elle ne tient pas complètement sa place dans le binôme indispensable.
La redondance des structures et des mid-tempos qui envahissent cet album est également un handicap gênant. Cette impression d’écouter parfois un peu toujours le même morceau ennuie à la longue. Il suffit alors que le refrain soit moins bien trouvé et on zappe le morceau (« Power That Be », « Killing Time », « Face Your Demons » malgré le solo). Toutefois, question mélodies, les coups de mou ne sont pas légion, elles sont souvent agréables à l’oreille et il est par ailleurs indéniable que cet opus n’est pas avare en feeling.
Voilà donc une œuvre assez peu révolutionnaire mais qui s’écoute plutôt agréablement. Elle est à recommander aux nostalgiques des années 80 à qui elle rappellera certains bons souvenirs même si elle souffre de la comparaison avec les vieux Saxon, Maiden ou Black Sabbath.