Avec ce nouvel album, Savatage continue sur sa lancée. Au top de sa forme et redevenu quatuor après le départ de Chris Caffery, la formation se lance un nouveau défi. Elle va composer un concept album sous la forme d’un opéra rock, Streets. La personne à l’origine de cet ambitieux projet est une fois de plus Paul O’Neill. Celui-ci a écrit l’histoire et le groupe va passer plus d’une année à composer et enregistrer les chansons adéquates.
L’album constitue un ensemble très homogène et aucun temps faible n’est à signaler. Il faut d’emblée souligner le superbe travail fourni par les musiciens. Jon Oliva est remarquable au chant, ses progrès sont très nets et son travail au piano donne à la musique ce côté orchestral qui lui va si bien. Encore une fois, Criss Oliva fait aux guitares un travail de très grande classe et s’affirme de disque en disque comme un des plus doués de sa génération. Il faut aussi rendre hommage à la section rythmique, Middleton et Wacholz assurant très bien leur tâche.
Du côté des chansons, si on peut difficilement les classer, certaines se détachent néanmoins. On trouve deux superbes ballades, « A little too far », qui mêle voix et piano de fort belle manière et aussi « If I go away », pleine d’émotions. Il faut aussi parler de « Believe » qui clôt l’album en beauté ou le classique « Ghost in the ruins » très énergique. Il serait vain de citer tous les titres de l’album, tant son contenu global est remarquable.
Savatage présente ainsi ce qui reste son meilleur album. Le groupe est au sommet de son art et le seul soucis qu’il a est de donner un successeur digne de ce nom à ce chef d’oeuvre du heavy métal symphonique. Streets est donc à classer parmi les concepts albums les plus achevés du métal.