Il y a des gens qui ont tendance à toujours voir le verre à moitié vide, je ne suis pas de ceux là. Pourtant, il m’a été difficile de trouver un quelconque intérêt à cet album. J’ai bien tenté de multiples approches : en voiture, en fond sonore, par une écoute attentive au casque et dans le plus grand calme (c’est là que l’intension du musicien se révèle le mieux)…Mais voilà, le résultat reste le même, je me suis ennuyé.
Marc Vertéressian, guitariste de Jazz ayant étudié la théorie musicale et l'harmonie au conservatoire, propose avec ce premier essai autoproduit une musique entre rock progressif et psychédélique dans laquelle la mélodie et les textures sonores sont mis en exergue. Le musicien cherche, selon ses mots, « à faire parler la mélodie ». Dans ses influences, le monsieur cite Pat Metheny (il est vrai que certains passages évoquent les œuvres les plus expérimentales du maître) mais également Genesis, Yes, Pink Floyd, Camel et Ange (pour le chant français si particulier entre autres).
L’album composé de 7 titres, allant de deux à neuf minutes, propose une musique très expérimentale dans la quelle la guitare tient le rôle principal. Le titre éponyme ouvre l’album sur une intro jazzy. On y trouve beaucoup de guitares bourrées d’effets mais aussi une basse très ronde, beaucoup de sons, d’effets, de samples, d’échos multiples, de percussions qui ajoutent une ambiance africaine, de piano qui apporte un côté asiatique et de passages parlés incongrus, en français, sur la fin. Bref, un beau bazar ! A la fin de ce titre, l’auditeur est fixé, il est conquis ou il déteste, la musique semblant peu propice aux impressions mitigées. Elle se fait très (trop) fournie mais aussi décousue. Il semble difficile d’y trouver un accès.
Le reste de l’album est du même tonneau. « Souvenir Des Anges », bien que volontaire avec ses mélodies du bout du monde, ne nous emmène pas plus loin que le bout de la rue. « Partir Seul » avec ses samples de cour de récré et sa batterie en free jazz rappelle par moments « Hey You » du Floyd par sa mélodie, mais les effets sonores à la Tex Avery et le départ d’une mobylette (un scooter ?) sur la fin viennent de nouveau perdre l’auditeur. « Du Combat Qui Défait Des Vies », éthéré et tout en ambiance, fait varier le niveau sonore pour apporter une vie au titre mais une fois de plus, certains sons de clavier, un chant en français peu porteur et un manque de ligne directrice nous font perdre le fil.
On croit pourtant parfois que cela va prendre, que l’on va sentir quelque chose se produire comme sur le dernier titre ou l’ambiance monte petit à petit, la mélodie se faisant de plus en plus prononcée, la batterie s’impatientant dans les starting blocs, mais le soufflet retombe bien vite. « Cloudless Sky », un instrumental de 2 minutes et « Perdus En Mère » sont quant à eux un cran au dessus. Le premier, très épuré, axé principalement sur la guitare tout en delay ressort particulièrement bien dans ce monde obscure. Le second, long de neuf minutes, démarre comme un sound check avec de nombreux effets sonores et un petit passage reggae (il faut le repérer). Mais par la suite, la mélodie de guitare s’impose et au bout de presque 5 minutes, on sursaute enfin. La batterie tient un rythme et, oh miracle, ose même des breaks. Le guitariste se lâche enfin et on peut apprécier sa technique et son feeling même si la prise de son n’est pas toujours très agréable à l’oreille.
Pour conclure, il reste très difficile de trouver l’entrée pour aborder un tel album. Parfois, un titre semble prêt à décoller mais jamais très longtemps. Certains fans de musique très expérimentale ou de voyage inattendu pourront apprécier « The Day Of The Falling Star », d’ailleurs certains auditeurs relatent un beau voyage au son de cet album… Un voyage qui vous tend les bras. Les autres, musiciens ou non, risquent de s’ennuyer fortement à l’écoute de ce premier essai. A trop vouloir mettre la mélodie en avant, on risque parfois de perdre toute musicalité.