Le groupe mélodeath le plus stigmatisé de la scène metal extrême soft revient pour le plus grand bonheur de sa base de fans sans cesse grandissante… Ce qui aura de nouveau pour effet de faire hurler les détracteurs pourfendeurs d’un true death metal dont le nombre augmente aussi rapidement que les fans.
Bien des choses se sont passées en une année chez Scar Symmetry à commencer par le départ de son chanteur, Christian Älvestam, parti monnayer ses talents chez Miseration, The Few Against Many… Si le travail du nouveau grogneur, Roberth Karlsson est relativement proche de celui de son prédécesseur, la différence est notable sur les lignes de chant clair de Lars Palmqvist où l’absence de l’omnipotent Älvestam se fait clairement ressentir. Mais ce n’est pas la différence la plus notable. En effet et peut-être pour rassurer ceux qui s’interrogent sur le laps de temps trop court séparant les deux dernières livraisons, le combo n’aura de cesse de nous rassurer en arguant vouloir se détacher de l’image de groupe mélodeath hyper policé qui lui colle à la peau pour un metal plus élaboré, progressif diront certains…
Et c’est là où le bât blesse ! Outre le talent de son chanteur caméléon, l’image de Scar Symmetry était liée à un death direct hyper mélodique aux sonorités ultra-modernes qui ont quasiment disparu au profit de parties communes comme l’intro très typé heavy metal des 80’s de l’augural « The Iconoclast »… Pour le reste, Scar Symmetry nous propose globalement onze titres dans la veine de ce à quoi il nous avait habitué, à savoir un savant mélange de riffs catchy descendus à la vitesse de la lumière et de refrains mélodiques comme le monumental « A Parenthesis in Eternity » dans la lignée des meilleurs titres que le combo ait pu composer. La différence est que cette nouvelle mouture sonne moins naturelle que ses prédécesseurs. Entre sentiment de redite et retouches pas forcément heureuses, « Dark Matter Dimensions » est à des années lumières du résultat abouti de son glorieux ainé…
Il n’empêche qu’il y a fort à parier que ceux qui ont adoré « Holographic Universe » se délecteront de ce nouvel opus et à l’inverse, ceux qui ont vilipendé la discographie de Scar Symmetry exécreront « Dark Matter Dimensions ». Ce qui nous fera dire, en substance, qu’à défaut de faire l’unanimité, Scar Symmetry continue d’entretenir le buzz qui tourne autour de lui… Et c’est le véritable reproche que l’on peut faire aux suédois : en proposant ce qui s’avère être le quatrième album en moins de cinq ans, le combo continue sa ruée vers la gloire sur un rythme effréné qui explique vraisemblablement le sentiment d’inachevé de ce nouvel opus.