Décidément, la crise ne touche pas tout le monde. Within Temptation, dont la difficulté à se produire en concert sans sortir un DVD ou un CD live commence à être bien connue, décide de surfer sur la vague de succès engendré par l'excellent "Black Symphony" pour nous proposer un nouveau support en attendant le nouvel album annoncé pour 2010. Après le live-symphonique-avec-orchestre, c'est un live acoustique qui est proposé ici. Le groupe ne semble pas avoir abattu toutes ses cartes. Si la situation se détériore pour eux, il ne leur restera plus que la possibilité d'une collaboration avec Run DMC pour redresser la barre. Mais passons...
L'expérience "Black Symphony" avait prouvé que Within Temptation savait soigner ses fans. Pourtant, avant même de parler de musique, je n'ai pas pu m'empêcher de hurler comme un loup blessé en lisant la set list. Enter: 0 titres, Mother Earth: 1, The Silent Force: 4, Heart of Everything: 5. Je comprend cette volonté de promouvoir les deux derniers albums, mais n'utiliser qu'une chanson sur Enter/Mother Earth alors que ces opus sont bondés de mélodies enchanteresses au potentiel acoustique vertigineux revient quand même à se tirer une grosse balle dans le pied. Mais passons (oui, c'est mon jour de bonté)...
Passons donc et jugeons la musique. Là, les mots m'échappent un peu tant la performance est plate. N'allez pas en déduire que c'est mauvais, c'est juste plat. L'interprétation est correcte, le son également, tout est propre et joli et le principe de l'acoustique est bien respecté. L'ensemble coule sans couacs (Sharon a du passer par la case 'studio' mais le rendu est là) et rien d'insupportable n'entrave l'écoute à part l'immonde 'Utopia' qui clôt l'album en guise de bonuce traque préviouselie ennreulized (mais passons).
Ensemble correct donc, mais qui devient plus que flottant dès que l'on se penche sur le détail. Le problème principal vient du choix des chansons. La plupart étant déjà des ballades d'une part, et récentes d'autres part, le contenu avait donc avant même la transformation un potentiel guimauve non négligeable. Du coup l'apport acoustique est pour le moins limité dans ces cas là. Du coup l'intérêt vient sur les titres un peu plus sophistiqués qui bénéficient de nouveaux arrangements très avantageux. 'The Cross' ou 'Caged' sont donc de très bons moments. À noter que les morceaux les plus tubesques ('Frozen', 'Stand My Ground') parviennent à garder leur énergie et rappellent parfois Tori Amos (ce n'est pas rien quand même). Les fans de 'What Have You Done' seront également ravis d'apprendre que Keith Caputo a appris à chanter entre temps et donc que cette version est plus vivable que l'originale. Et puisqu'on parle de la famille, notons la présence virtuelle d'Anneke sur 'Somewhere', soutenue sur place par une vidéo en 3D.
Vous l'aurez compris (mais je vais vous le réexpliquer quand même), ce live n'est pas désagréable en soi. Seulement, il faudra vraiment le prendre comme un amuse-bouche en attendant - de pied ferme - la suite si vous ne voulez pas que la déception prenne le pas sur tout le reste.