Winter’s Edge est le cinquième album de Poor Genetic Material (PGM pour les intimes). Jusqu’à Summerland, ce groupe ne regroupait que ses deux membres fondateurs Stefan Glomb (Guitare) et Philipp Jaehne (Claviers) et faisait dans un rock instrumental électronique.
Comme pour les deux précédents albums, ils se sont acoquinés avec deux figures venant d’un groupe maintenant emblématique de la scène progressive allemande : Alias Eye. Ainsi, on retrouve au chant, Philipp Griffiths et à la batterie, Ludwig Benedek.
Difficile avec une voix aussi fameuse et caractéristique de ne pas faire de rapprochement direct avec la musique d’Alias Eye. Même si PGM arrive à s’émanciper de cet héritage, notamment sur la dernière moitié de l’album, dès que la voix de Griffiths se fait entendre, on se demande parfois si l’on écoute bien le bon album. Pour rajouter à la confusion, l’utilisation qu’ils font du piano et certaines rythmiques ne font que renforcer cette impression.
En dehors de ces considérations n’étant valables que sur les premières pistes de l’album, Winter’s Edge est une œuvre originale et personnelle. Les deux protagonistes à l’origine de l’écriture se sont arrangés pour fusionner à peu près tous les styles progressifs existant en les incorporant pelle mêle dans les différents titres composant l’album. Le morceau éponyme en est l’exemple parfait alternant sons de flûtes, constructions 70’s et passages rock plus actuels.
Pour compliquer le tout, PGM s’est efforcé d’englober ses compositions dans un style atmosphérique usant et abusant de nappes de claviers et d’effets sonores plus ou moins entêtants, parfois accompagnés de guitares claires et planantes.
On pourrait leur reprocher cette diversité de genres et d’inspirations qui apparaissent sans transitions au gré des constructions, provoquant des sentiments très différents. On pourrait aussi leur reprocher le malin plaisir qu’ils ont à ajouter des mélodies et des petites phrases en arrière plan qui ont tendance à se transformer en un son uniforme.
Mais la musique de Winter’s Edge est tout sauf simple à correctement assimiler car tout en paradoxe. Le calme côtoie la nervosité, le style épuré côtoie la style saturé, le 70’s côtoie le moderne. Une écoute attentive donne des impressions totalement différentes d’une écoute rapide. Certains passages m’ont littéralement fait craquer et d’autres, notamment en fin d’album, m’ont laissé complètement froid. Si tout ce qui a été dit ne vous a pas fait pas peur, vous êtes fin près à écouter ce Winter’s Edge.