Formé en 1989, Brainstorm est un vieux routier de la scène métal, qui a déjà derrière lui une bonne demi-douzaine d’albums. Son line-up est relativement stable, puisque 3 membres fondateurs, les deux guitaristes Torsten Ihlenfeld et Milan Loncaric, ainsi que le batteur Dieter Bernert, sont encore présents 20 ans plus tard.
Si ceux-ci assurent la colonne vertébrale du groupe, c’est surtout l’arrivée d’Andy B. Franck (aussi dans Symphorce), en 1999, qui semble avoir permis l’envol du groupe. Avec une régularité de métronome, il aligne depuis, les galettes fondues dans un power métal des plus puissants, dominé par une rythmique sans faille, des vocaux et des choeurs survitaminés, des refrains comme des hymnes, le tout épicé par des parties de guitares souvent bien amenées. Un power métal dans la veine et du niveau d’Angel Dust (dont on attend impatiemment le septième album !), de Primal Fear, de Lost Horizon et de quelques autres ...
Mais on le sait, stabilité et régularité ne riment pas souvent avec originalité, prise de risque et innovation. Il ne faut donc pas chercher ici de tentatives musicales osées ou d’intention de surprendre. Juste l’envie, sans doute, de nous faire passer un bon moment, et de nous permettre d’oublier les affres du quotidien, via un petit brainstorming métallique plus proche du lavage de cerveau que du remue-méninges. C’est, ma foi, une ambition qui me plaît !
Ceux qui suivent les productions du groupe y détecteront pourtant un soupçon d’évolution vers des titres plus accessibles, comme « Nail Down Dreams », sans doute le titre le plus FM accouché par Brainstorm et un incontournable dans toute « playing list » de hard mélodique. Autre exemple avec « Ahimsa », son chant mélodieux, ses choeurs répétitifs et ses nappes de claviers, ce qui n’empêche pas d’y un inclure quelques parties de guitares bien senties.
Car il faut bien le dire, si la variété est de mise, Brainstorm n’a pas durci le ton. Même si les vocaux variés sont parfois agressifs, les mélodies possèdent souvent des lignes très mémorables. Et petit bémol, certains pourront trouver les claviers parfois envahissants. Mais quand le rouleau compresseur se fait aussi émotif et délicat que sur « The Conjunction Of 7 Planets », il faut saluer la performance. D'autant que quelques titres plus rapides (« Would You », aux allures d’hymne métal), ou plus agressifs (« Victim »), viennent équilibrer un album somme toute vraiment bien torché pour qui lui donnera quelques écoutes. Il faudrait même être de bien mauvaise foi pour y trouver quelque chose à jeter.
Objectif atteint donc pour Brainstorm, qui, s’il n’a pas pondu l’album de l’année, ni même sa meilleure cuvée, nous livre plus de 50 minutes de métal sans prise de tête. Bravo!