Tous les deux ans, Steve Thorne revient nous offrir ses nouvelles créations et, après les deux parties de ses Emotionnal Creatures, c'est avec impatience que je me suis précipité pour faire avec lui, et tous ses prestigieux invités, un troisième voyage qui nous emmene Into The Ether ...
Les intervenants ne sont jamais, ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait des autres (comme dirait le poète), puisqu'on trouve dans le line-up de ce troisième opus les habitués de la première heure : Gary Chandler, Nick D´Virgilio et Tony Levin, plus certains qui sont apparus dans la deuxième formation : Gavin Harrison et Pete Trewavas et, enfin, les petits nouveaux : Ashley Cutler au chant, John Beck aux claviers, John Giblin à la basse, John Mitchell à la guitare et Nick Williams aux percussions. Un John Beck peut-il remplacer un Martin Orford ou un John Giblin égaler un John Jowitt ? c'est ce que nous allons découvrir au cours de notre plongée dans l'Ether ...
"Kings Of Sin", le premier titre, nous entraîne sur les traces d'un groupe de 'hard music' lors d'une tournée de concerts (située en 1986), déferlante de débauche (sex, drug and rock'n roll !!) ne se répercutant pas trop sur le style musical qui, bien que tonique et musclé, reste loin du métal. C'est l'occasion d'entendre le premier solo de John Mitchell dont le feeling fait toujours mouche. Le solo de Gary Chandler dans le titre suivant ("Feathers"), bien que trop bref, n'a rien à envier à celui de Mitchell et confirme que chaque instrumentiste apporte en plus de ses qualités une coloration propre à chaque composition.
Parmi les onze titres de l'album, il n'y a guère que les deux centraux ("Black Dalhia" et "Sons Of Tomorrow") qui soient un peu légers. Pour le reste, que le tempo soit enlevé comme sur les premiers morceaux ou sur "The End", qu'il soit plus modéré comme sur une grande moitié de l'album, ou carrément lent comme pour la douce chanson d'amour dédiée à une "Valerie" partie, chaque composition possède une intensité et une richesse qui doivent beaucoup au professionnalisme des interprètes. Ainsi la guitare plaintive de John Mitchell marque "Victims" de son empreinte à l'instar de l'accordéon de John Beck qui 'exotise' la charmante "Valerie".
Je n'ai qu'un seul regret, c'est que Steve Thorne ne se laisse pas aller à des développements plus longs et plus aventureux qui, servis par ses invités prestigieux, pourraient hisser ses compositions du rang de pop-progressive très agréable à celui de rock progressif de haute volée.