Avec la sortie de leur dernier opus baptisé Enemies, le groupe suédois Marionette ne devrait vraisemblablement pas se faire d’ennemis. En effet Axel et ses acolytes ont placé la barre assez haut avec un album faisant la part belle aux fondamentaux du genre death metal, mais s’autorisant également des incursions en dehors de celui-ci, avec même à la clé quelques petites innovations qui font monter la note de la copie.
The Swine constitue une entrée en matière fracassante. D’emblée la puissance frappe, forgée par la voix death, la vitesse fulgurante d’exécution et ces intéressantes irruptions de guitares par saccades. Une impression d’ensemble qui n’est pas sans rappeler les emportements musicaux de Children Of Bodom. Une sensation de fureur qui se poursuit dans les premiers titres, la double-pédale n’y étant pas pour rien. Mais la mélodie, apportée par les guitares ou le clavier, n’est pas oubliée pour autant. Les nappes de claviers quant à elles donnent à l’ensemble une profondeur, un côté apocalyptique tout à fait sympathique. Les notes de claviers-piano présentent dans The Silver Spoon confèrent même une légère entrée gothique à l’album. Le clavier dans Through Veils fait enfin drôlement penser à celui du groupe de métal progressif Andromeda.
De manière général, cet album est très homogène et aisé à écouter. Les intro sont explosives la plupart du temps. Les ruptures d’intensité et celles rythmiques, sans pour autant être progressives dans l’âme, sont assez fréquentes et permettent à l’oreille de discerner des évolutions dans le morceau et de ne pas se lasser. C’est particulièrement le cas dans Anthropomorphism et Unman.
Au niveau des petites fantaisies : il faut parler tout d’abord de The Slaughter qui consiste en une montée en puissance rondement menée sur près de deux minutes. Une montée débouchant sur le titre suivant The Lie qui présente lui aussi un caractère original pour ce type de groupe death-métal, à savoir un départ en ballade acoustique. Ce morceau apparait d’ailleurs comme le plus abouti : la ballade se mue au bout de quelques secondes en puissant death-métal, serti de pads de clavier enrichissant grandement l’harmonie. Puis une rupture d’intensité étonnante intervient avec un retour au thème acoustique, avant un rush final prenant aux tripes tant la puissance est de mise. Enfin autre petite étrangeté : les vingt dernières secondes de Your hands, en sorte de flash-back version magnétophone.
En conclusion : le plus dangereux ennemi de cet album sera peut-être son futur frère cadet, souhaitons-le en tout cas !