Avec « The Chair in the Doorway », le légendaire Living Colour, un des pères fondateurs de la fusion, confirme son retour sur le devant de la scène concrétisé en 2003 avec « Collideoscope ». Et c’est avec un plaisir non feint que l’on replonge dans cette recette mêlant pêle-mêle funk, rock, reggae, blues et metal… La fusion n’a jamais aussi bien porté son nom ! Le constat est vite dressé : cette recette n’a pas pris une ride et supporte merveilleusement bien ses vingt-cinq années d’existence.
A la manière de l’artwork en forme de mire télévisuelle, « The Chair in the Doorway » est un patchwork de couleurs musicales. Dès l’introductif « Burned Bridges », le quintet américain nous plonge d’emblée dans ce bain bouillonnant avec en filigrane un zeste d’atmosphère orientale qui se clôture en apothéose par un solo brulant aux sonorités expérimentales comme sait si bien nous les servir Vernon Reid. Et c’est sur des sonorités expérimentales qu’enchaînent « The Chair » et « Decadance » dans la veine des titres de « Stain » album le plus sombre et heavy des new-yorkais.
Mais qui dit patchwork, dit richesse ? A cet égard, avec Living Colour, l’auditeur est rarement déçu… C’est ainsi qu’ils nous proposent le groovy à souhait « Young Man » très décalé dans la lignée d’un « Glamour Boy » mais aussi le bluesy « Bless Those (Little Annie’s Prayer) ». Et que dire du tubesque « Behind the Sun » avec comme point d’orgue les refrains entêtants à souhait portées par la toujours aussi magnifique voix de Corey Glover.
Avec ce cinquième album en vingt cinq ans de carrière, chaque album se laisse furieusement désirer et chaque sortie est attendue avec fébrilité par les fans transis…
Alors que dire de cette nouvelle livraison ? Elle ne déçoit pas en reprenant les ingrédients d’une recette bien rodée mais sans réelle nouveauté… Et c’est bien là, le seul reproche qu’on lui peut faire, au même titre que son prédécesseur, « The Chair in the Doorway » ne comptera pas parmi les meilleurs albums des new-yorkais. Mais en ces temps, un bon album de fusion est une denrée trop rare, il serait donc indécent de passer à côté de ce cinquième album de Living Colour.