Rhys Marsh est un homme à tout faire. Ce britannique parti vivre dans les climats polaires de Norvège est en effet chanteur, compositeur, multi-instrumentiste, et producteur… De plus, notre homme se trouve être entouré de son propre orchestre, ayant pour nom The Autumn Ghost, d’où précisément le nom du groupe qu’il a créé : Rhys Marsh And The Autumn Ghost.
« The Fragile State Of Inbetween » se trouve être le premier album du groupe paru en novembre 2008, et dont les compositions sont essentiellement l’œuvre de Mister Marsh, également le chanteur principal. Pour entrer dans le fond, Rhys Marsh And The Autumn Ghost nous propulse dans une œuvre de Rock symphonique où la mélancolique se fait reine, et où la richesse musicale ne manque pas du fait d’un grand nombre d’instruments présents. En effet, l’orchestre ne comporte pas moins de dix instruments incluant, hormis les traditionnels guitares, piano, basse et batterie, un mellotron, un hammond, une harpe, une flute, une trompette, un violon ainsi qu’un cello… Et inutile de s’inquiéter, puisqu’heureusement pour nous autres auditeurs, la quantité ne privilégie pas sur la qualité, bien au contraire...
L'orchestre met chacun de ses instruments au service d’une musique poignante où pléthore d’accords mineurs se juxtaposent les uns aux autres, produisant une ambiance mélancolique pour un album mélodramatique. Le groupe arrive à créer des ambiances tristes et émotives grâce à une parfaite alliance de guitare clean et de basse, doucement rythmée par une batterie au tempo toujours assez lent. L'ensemble s'enrichit parfois d’une flute et quelques violons comme sur « Can’t Stop The Dreaming » ou d'orchestrations au violon et cello (l’ultramélancolique « Undone ») voire de trompette (« As I See You There »).
Les parties vocales finement interprétée par Rhys Marsh renforcent l’ambiance et se voient agrémentées ça et là de la magnifique voie féminine de Trude Eidtang dont on regrette la très faible participation. A cette image, on peut citer « Lit By Night » avec certainement le refrain le plus accrocheur de l’album dont la puissance et l’émotion se voient démultipliées par une partie orchestrale poignante. La flute lance d’ailleurs de manière majestueuse un interlude reprenant le thème du refrain.
Heureusement, ces titres assez noirs sont contrebalancés par d’autre plus gais, aux rythmes plus entrainants, permettant d'équilibrer un peu le propos. Un refrain à la basse dynamique embelli d’une trompette et un joyeux solo alternant entre trompette et flute sur « When All’s Done » en sont la preuve. Il en va de même de « All Light Fades » dont la flute virevoltante et l’arpège de guitare constituent une note d’espoir dans l’obscurité, ou encore avec « Liquorice Kiss » et sa rythmique au duo arpège de guitare/batterie.
« The Fragile State Of Inbetween » est à l'évidence un album original, musicalement remarquable et ingénieux, poignant et très mélancolique. Si cet album ne vous fera pas sans doute pas sauter de joie à son écoute, il vous saisira au plus profond de votre âme… Une bien belle découverte...