Rhys Marsh And The Autumn Ghost revient en cette fin d’année 2009 avec un nouvel album à la clé, « Dulcima », faisant suite à l’excellent début que représentait la tempête mélancolique de « The Fragile State Of Inbetween ». Marsh est donc de retour avec son orchestre aux multiples instruments afin de saisir à nouveau son auditeur de tristes émotions…
Si « Dulcima » évolue toujours dans le même Rock symphonique que son prédécesseur avec cette richesse musicale et cette note de mélancolie caractérisant la musique du groupe, on remarque d’emblée des titres plus percutants et puissant que ce dont on était habitué, avec une utilisation de la saturation sur la guitare, ainsi qu’un côté plus progressif. Ainsi le titre introductif « In The Afterglow » et son couplet à la basse lancinante amorce une montée en puissance à la guitare saturée débouchant sur un refrain entrainant et dynamique où le duo Rhys Marsh/Trude Eidtang au chant se révèle explosif. A cela s’ajoute des parties orchestrales sur l’interlude voyant leur puissance renforcée par des allers-retours atmosphériques à la guitare satu. Dans le même registre, « The Frightened Souls » débute avec une intro assez calme pour se révéler dans une partie détonnante reprenant cette même intro avec force où des violons lancinants et la batterie dynamique ajoutent à la puissance.
En revanche, une ‘malédiction’ vient frapper les trois titres les plus longs et progressifs de l’album… Bien qu’œuvrant toujours dans cette veine dynamique, ceux-ci se bornent à réitérer un même thème, sans réellement le décliner de différentes manières ou l’enrichir d’autres instruments ou riffs, ce qui se révèle être lassant et rébarbatif. C'est malheureusement le cas sur la longue (8 minutes) « Nine Times Beautiful » et son riff oriental récurrent composé d’un duo de violon et de flute. Encore plus décevant est le phrasé du clavier difficilement supportable sur le couplet de « The Safety Of All You Know » qui se trouve réitéré tout du long des 10 minutes sur lesquelles s’étale le titre. Fort heureusement, un refrain orchestral emphatique et une partie instrumentale jazzy au solo de guitare acoustique viennent contrebalancer ce point noir. Déception aussi sur le titre final « In Dark, In Light » et sa phrase récurrente au mellotron toutefois nuancée par un solo de mellotron bien calibré digne de Deep Purple.
A côté de cela, un titre plus pop et joyeux illumine le paysage, j’ai nommé « You’ll Never Fall » et sa rythmique de basse/guitare satu soutenue contrastant avec son riff calme et planant à la basse virevoltante. Enfin, la touche de mélancolie suprême caractéristique du premier album se ressent d’autant plus avec des orchestrations de violon/cello sur « Divide In Silence » et « Surrendered ».
Le tour de « Dulcima » étant fait, on remarque un album plus varié que « The Fragile State Of Inbetween », plus dynamique, et plus progressif, le tout sans perdre ses racines de musique mélancolique/mélodramatique. Il est juste dommage que les trois grands titres de l’album, représentant la moitié de celui-ci, se trouvent être assez décevants par rapport au reste et apportent une certaine ombre au tableau. Néanmoins, si vous appréciez les musiques émotives et poignantes, vous ne regretterez pas d’avoir posé une oreille sur cet album à l’ambiance et à la richesse musicale unique.