Nova Orbis (« un nouveau monde » en latin) arrive tout droit de Colombie, et nous livre Imago, son premier album après une démo réalisée en 2006. Les 6 membres originels du combo, né en 2005, se revendiquent dans une mouvance métal, gothique et progressive. Autant le dire tout de suite ce n’est pas par l’originalité de la formation que brille le combo : une chanteuse, deux guitaristes appuyés par une section rythmique basique (basse/batterie) et un claviériste. Du très classique, mais pour essayer d’en savoir plus je vous propose de développer les différents points qui font qu’un disque de métal progressif peut se démarquer d’un autre… Ou pas.
Tout d’abord, le son, les rythmes, la dynamique sont sans surprise. En effet, les composantes traditionnelles de ce style sont présents : batterie et double caisse, claviers virevoltants par (de très courtes) saccades et solis de guitares ne permettent pas réellement d’encenser les interventions des différents musiciens tant le genre est respecté et sans recherche du petit plus. Par contre on pourra y ajouter l’utilisation - assez réussie tout de même - de la flûte et d’instruments typiquement colombiens dans Change, un morceau lent et propice à ces étalages musicaux.
Ensuite, viennent les vocaux, majoritairement issus du gosier d’Anna Barajas qui mettent à nue une limite évidente au niveau de la puissance, palpable dès le morceau inaugural Castle Of Exile. Les envolées dans les aigües ne sont pas son registre qui oscille plutôt du coté d’Ima de La Tulipe Noire ou de Floor Jansen (After Forever) sans le coffre et la puissance. Cependant, les interventions de la gente masculine ne sont pas absentes et la bonne surprise arrive avec Love Remain, un titre où se mêlent un duo de voix nous livrant ainsi un petit bijou de métal progressif.
Enfin, les compositions forment un bloc compact où malheureusement rien ne dépasse à part le titre sus-cité, laissant l’encéphalogramme assurément plat attendant un électrochoc salutaire qui reste aux abonnés absents.
Objectivement, Imago est un premier album non dénué d’intérêt. Mais dans le contexte actuel où de nombreuses productions pointent le bout de leur nez chaque semaine, Nova Orbis se noie dans un carcan et ne réussit pas à amener l’auditeur sur un socle large et rassurant. Les comparaisons nécessaires avec les références que sont Nightwish ou Within Temptation poussent vers le bas ce sympathique disque qui s’écoute, s’apprécie, mais qui a laissé Nova Orbis sur le quai. Le train, lui, est parti...