L’activité de chroniqueur a cet avantage de vous faire découvrir des groupes qui, même si l’inverse est tout aussi avéré, valent indéniablement le détour. Dire que si je n’avais pas dû chroniquer "The Diary" de Eyeless, je serais totalement passé à côté d’un disque qui vaut le détour ! En effet, à ne pratiquer qu’une seule écoute superficielle, "The Diary" m'avait paru plutôt fade. Mais puisque je devais en faire la chronique, c'est ouïes et âme que je pénétrais dans le vif du sujet musical.
Et autant affirmer que que ce 3ème opus des Montpelliérains ne demande qu’à vous happer dans son univers métallique. "The Diary" développe une atmosphère particulière, qui ne dévoile tout son charme qu’en ne faisant le tour complet du propriétaire.
Dès le titre introductif, "Mindcell", Eyeless annonce la couleur de sa musique : un mélange variable de thrash (le début n’est pas sans rappeler Slayer), de hardcore et de métalcore à la façon actuelle de Hatebreed et d'Agnostic Front. On perçoit même quelques pointes death-métal çà et là comme sur le titre "Pleasure Or Pain", voir même parfois un brin de heavy-métal comme les soli de guitare de "Into The Darkness".
Pas réellement brutal, Eyeless cultive plutôt une violence propre au hardcore. Il est vrai que comme je l’exprimais plus haut à première écoute, "The Diary" ne paye pas de mine. Tout cela peut sembler un peu le réchauffé. Néanmoins, c’est avec une écoute attentive que se dégage toute la fraîcheur de cet album.
En effet, d’une grande cohérence, il nous invite à la rencontre d’une ambiance globalement hardcoreuse dans laquelle presque chaque titre possède sa petite atmosphère particulière avec ses petites touches sonores singulières. Le groupe ne manque pas d'idées pour doter ses compositions du petit truc en plus vraiment accrocheur.
De fait avec ce "The Diary", Eyeless nous offre un album de très bon métalcore version hardcore et aux allures parfois thrashcore. Même si l’on peut regretter un léger essoufflement sur la fin, les qualités et l’intelligence du propos musical d’Eyeless font de ce disque une incontestable réussite, dont on retiendra en priorité les titres "Mindcell", "Fuck You" et "Into The Darkness". Voilà, un album qui, faut-il encore le faire remarquer, démontre une fois de plus que la scène extrême hexagonale regorge de talents qui ne demandent qu'à prospérer grâce à notre soutien..