« PEACE ON EARTH! », voici ce qui est écrit à la fin de la description de The Univerzals présentée sur myspace, groupe avant-gardiste danois dont le but est de vanter la diversité mondiale, et principalement la diversité culturelle. The Univerzals prétend ainsi vouloir mettre à profit « l’océan de sonorités » dont est composé notre bel univers musical sans se cantonner à ne mélanger que « le noir et le blanc lorsque l’on dispose d’un univers aux mille couleurs ». Cette bien belle métaphore nous amène à un « Ocean Of Light », premier album signé The Univerzals, œuvrant au-delà des frontières musicales.
Il est clair que le groupe, en se voulant véritablement avant-gardiste, expérimental, et très original, s'est aventuré là où personne n’aurait jamais imaginé aller s’expérimenter : Imaginez un savant mélange entre Ska-Rock et Rock Progressif, le tout avec une touche Blues/Jazz ! Incroyable, me direz-vous ?! Et si je vous disais que ces danois ont définitivement réussi leur pari en combinant guitare, basse, batterie, clavier à un trombone et un saxophone ? Alléchant non ?
Le mariage est ainsi parfait et on se laisse ainsi séduire par des titres tels « Spellbound » débutant l’album avec ses chœurs aux sonorités espagnoles rappelant les airs de corrida, suivi de cette rythmique effrénée avec ses accords de guitare sèche en contretemps typique du Ska, allant se jeter dans un refrain où des guitares saturées viennent contraster avec le reste de manière inattendue ! Ces accords en contretemps à la guitare sèche se trouvent d'ailleurs être le pilier central de la facette Ska du groupe, se trouvant en permanence soutenus par un joyeux trombone, ce que l’on retrouve sur « 7th Galaxy », « Through The Valley Of Fears » ou « Spiritual Revolution » qui nous propulsent dans un univers folkloriques festif avec leurs rythmes effrénés et ultra-dynamiques. Il est à noter que l’ensemble se trouve être soutenu par la voix très blues/jazz de Nicholas Hill s’accommodant parfaitement à l'ensemble. Mais ces titres ne restent pas seulement cantonnés au seul style Ska-Rock car ils se mélangent également à d’autres genres plus Rock (« Spiritual Revolution » avec ses accords lancinants de guitare satu), Bluesy (sur la fin de « Princess Of Angels ») ou encore Jazzy (avec le solo de saxophone de « Message From Eternity ») et ce pour le plaisir des mélomanes !
Ce Ska-Rock, osons le dire, Progressif dans la mesure où il mélange plusieurs genres musicaux pour créer des musiques uniques, ne représente cependant que la première partie de l’album, et plus précisément les six premiers titres ainsi que le dernier. Les cinq autres morceaux se trouvent en effet être des petits bijoux de Rock Progressif au feeling et à l’ingéniosité remarquables. On notera le morceau atmosphérique « Glass skyscraper » et sa rythmique lente mais soutenue tout du long, avec son ambiance très enveloppante ; l’inévitable « Morning Star » avec son riff aux effets de fade à la guitare doublé d’une voix féminine au ton lyrique et au solo dont la beauté et l’harmonie inimitables subliment l’auditeur ; le titre éponyme « Ocean Of Light » se faisant profond, lent et progressif tout du long enchainant les ambiances enrichies de diverses sonorités avec un solo de saxophone transcendant au milieu du morceau ; celui-ci se terminant avec cette gigantesque montée en puissance débouchant sur « East Of The Sun » constituant la véritable explosion finale dans cet « océan de lumière », avec ses soli successifs au saxophone, à la guitare dotée d’effets de d’écho, mais aussi avec des harmonies dantesques… Bref, un vrai régal ! A noter que le titre ‘final’ de 21 minutes se compose en réalité de deux titres séparés d’un blanc et représente plus une sorte de bonus track.
En définitive, The Univerzals débarque sur une scène… aux Mille Couleurs (!) et nous délivre un album étincelant dont l’originalité n’a d’égal que le talent de ses membres. C’est excellent, dépaysant, vivifiant, renversant… et on en redemande !