Missa Mercuria est un side-project qui n’est pas nouveau mais dont la chronique a été chaudement demandée par un des membres de MW. Il regroupe une fois de plus des têtes bien connues de la scène métal. Dans le désordre vous retrouverez la quasi totalité de la formation Vanden Plas avec Andreas Lill, Stephan Lill, Gunter Werno et Andy Kuntz et la quasi totalité de la formation Pink Cream 69 avec Dennis Ward, Alfred Koffler et David Readman. S’ajoutent à cette prestigieuse formation, DC Cooper (Silent Force), Sabine Edelsbacher (Edenbridge) et quelques autres invités.
A l’instar des œuvres d’Ayreon, tous les chanteurs et chanteuses tiennent un rôle dans une histoire écrite par Karin Forstner qui raconte la quête de Mercuria pour avertir les hommes qu’ils doivent changer leur façon de se comporter si ils ne veulent pas que leur monde disparaisse. Après Genius et Section A, un gros à-priori négatif planait au-dessus de cet album. S’est-il confirmé ?
Si la première piste fait craindre un album métal mélodico-progressif des plus classiques avec double grosse caisse, riffs et solos techniques, la suite s’avère étonnamment plus inspirée. Quelque soient les titres, les chants apportent énormément de sensations. Les mélodies sont superbes, les refrains accrocheurs et les voix justes, claires, puissantes et donnant fortement envie de se pencher sur les discographies des groupes présents. L’alternance et le mélange des genres (chant lyrique, soul et rock) et des sexes est une réussite sur toute la ligne.
Du coté des compositions, le constat est tout aussi positif. On aurait pu s’attendre à du Vanden Plas mais tout en restant dans un métal mélodique/progressif assez proche, les compositeurs se sont essayés à s’ouvrir vers quelque chose de différent. “Mother Earth”, tout en feeling, avec Lori Williams et son timbre de chanteuse « soul » peut être cité en exemple démontrant une capacité à laisser de coté la technique et la culture métal des protagonistes au profit de la fluidité et de la simplicité. Coté instrument, un large panel de sonorités allant du piano à la guitare sèche devraient finir par vous convaincre que vous écoutez là une œuvre de grande qualité.
Au gré des morceaux, les ambiances se font agressives ou au contraire planantes, les genres se confondent allant du progressif au symphonique en passant par le rock. Enormément de petites fioritures ne font qu’ajouter un peu plus de valeur à un album ayant déjà bien des atouts.
Sans être la révélation de l’année, « Missa Mercuria » peut être un bon compromis entre un « Ayreon » et un « Avantasia » même si les styles diffèrent. Sachant trouver de la vitesse, de la hargne et de la finesse quand il le faut et évitant facilement les pièges que peut amener ce genre d’album, son écoute est un réel moment de plaisir et ce, dès la première écoute.