PEARL JAM : Backspacer (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

L'équipe brésilienne n'a pas gagné toutes les coupes du mondes de football, loin s'en faut. Pourtant, il parait évident que dans ce domaine, si quelqu'un est bien capable de faire vibrer son public à coup sûr, c'est assurément eux avec leur jeu élégant, collectif, et efficace. En musique, la recherche de telles valeurs refuges peut paraitre désespérante, tant nos chéris sont capables du meilleur comme du pire, et parfois sans signes avant-coureurs.

Dans cette optique, Pearl Jam peut se targuer d'avoir gardé au fil des années un savoir faire et une compétence. Après avoir été dans les années 90 l'un des groupes les plus importants et discrets, après avoir vécu la mort véritable (Layne Stanley, Kurt Cobain) ou artistique (Chris Cornell) de ses petits copains, Pearl Jam ne voit là tout simplement aucune raison d'arrêter de faire de la bonne musique. Un retour en studio dès 2010 serait même envisagé...

A l'évidence, cet album est bon et ne présente aucun point faible. L'équipe nous fait bénéficier de son savoir faire acquis à force de régularité et d'ouverture et livre un album extrêmement bien ficelé, évident, lumineux. La production met en valeur un vrai groupe dans lequel chaque protagoniste reste gentiment à sa place pour faire son travail. De temps en temps, quelqu'un s'avance dans la lumière, soit Vedder pour pousser sur un refrain soit Mc Cready pour balancer un riff bien aiguisé qui relance la machine. La souplesse du travail de groupe permet d'ailleurs à Pearl Jam de naviguer sans effort dans un spectre assez large, façon "l'album qui vous résume une carrière".

Cette faculté de mélange des genres, associé à la bonne idée de ne pas trop faire durer l'affaire (35 minutes au compteur), empêche l'ennui de pointer ne serait-ce qu'une seconde. L'énergie, déjà, est au rendez-vous avec des relents des albums plus brut et plus punk ('Got Some', 'Gonna See My Friend'), mais le tout est agréablement parsemé de touches folk et acoustiques (l'intérêt de Vedder pour ce mode d'expression avait déjà éclaté au grand jour dans la BO d'Into The Wild), de refrains plus popisants ('The Fixer'), d'ambiances délicates mais jamais guimauves (le magnifique 'Just Breathe').

Au final, l'auditeur ressort de cette écoute en se disant que, quoi qu'on en en dise, on apprend pas au vieux singe à devenir forgeron (ou quelque chose comme ça). Pearl Jam est un groupe qui en a vu, qui en veut, et qui, presque trop logiquement, nous délivre un "Backspacer" de haute volée. J'ai presque envie de conclure en disant : ce n'est quand même pas si compliqué...

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