A un rythme régulier Savatage sort ses albums. Ainsi deux ans après Streets, arrive ce Edge Of Thorns. La tournée précédent cette sortie n’a pas été de tout repos. Jon Oliva paye ses efforts : sa voix a énormément souffert, il ne doit plus chanter pendant au moins une année. Fatigué mentalement et physiquement il a décidé de prendre du recul. Un chanteur est donc embauché en la personne de Zachary Stevens.
Loin de changer d’état d’esprit, la formation s’est engagée sur cet album dans une voie symphonique, le registre mélodique de Stevens s’adaptant parfaitement à ce style.
Le résultat donne un album certes un peu en deça de Streets (égaler ce disque était très difficile) mais encore une fois très réussi. Nombre de titres se détachent. Le morceau d’ouverture, « Edge of thorns » est un petit bijou de métal mélodique avec de superbes parties de guitares. Stevens démontre souvent l’étendue de son talent et sa capacité à moduler sa voix de superbe manière. Ainsi sur « Follow Me », il sait se montrer puissant quand il le faut.
Avec Skraggy’s tomb, il permet au groupe d’élargir son répertoire avec un titre assez inhabituel. Deux instrumentaux grandioses illuminent l’album, « Labyrinths » et « Exit Music », le premier mêlant piano et guitare de superbe manière.
Les frères Oliva sont très inspirés, Criss à la guitare se surpasse encore, Jon au piano agrémente les titres de superbes parties. La fin de l’album inscrit deux belles ballades au programme, bien écrites et absolument pas racoleuses.
« Edge Of Thorns » permet ainsi à Savatage de se renouveler. Mais il restera surtout tristement célèbre en tant que dernier album avec Criss Oliva qui disparaîtra tragiquement après la tournée consécutive à la sortie de l’album. C’est pour le groupe la fin d’une première époque.