"La critique est aisée, mais l'art est difficile", dixit Mr Philippe Néricault Destouches (1680-1754). J'ai rapidement songé à ce proverbe bien connu et si souvent usité à l'écoute de "Sublime Violence", dernier album de Louka, sujet de cette chronique. En effet si l'on s'aperçoit très vite que l'art est ici plus que difficile, j'ai rapidement constaté à contrario qu'en faire la critique serait loin d'être une sinécure.
Mais d'abord, présentations...
Julien de Nancy et Ludo de Brest (il s'agit de leur lieu d'origine et non d'une origine noble) se rencontrent courant 1999 en Lorraine. Le courant passe et nos deux amis montent un groupe ensemble. Louka verra le jour en 2001. Une première démo 5 titres sortira en 2003, ainsi que quelques dates de concert à travers la France.
En 2006, le premier né est là, "Machiangélique", sortie on ne peut plus confidentielle soit une centaine d'exemplaires vendus. Ils rencontrent à ce moment Matthieu Morand, du groupe "Elvaron", qui deviendra leur guitariste ainsi que le producteur de leur futur album qui nous occupe aujourd'hui.
Alors nous y voilà... Sur leur site, l'album est présenté comme catalogué "rock moderne et électrique", un peu vague et un peu bateau. (Bien oui "Santiano" d'Hugues Aufray, ça c'est du "rock désuet et acoustique" alors). Cela me fait penser à "Noir Désir", "Téléphone" ou encore "Indochine", pas si mal comme références. Seulement ne s'improvise pas Bertrand Cantat, Jean-Louis Aubert ou Nicola Sirkis qui veut. Si ces trois frontman sont pour une grande partie dans la réussite de leur groupe, c'est grâce à leur chant. Il en va tout autrement ici.
Sur les 15 morceaux oscillant entre 3 et 5 minutes, on regrettera rapidement de ne pas avoir droit à un seul instrumental. Et oui, à chaque fois que Ludo fait vibrer ses cordes vocales, ce sont mes oreilles qui trinquent. Ecoutez "Pieds et Poings Liés", "Cinq Ans" ou encore la fin de "Machiangélique", c'est le retour d'Assurancetourix, notre barde breton. Alors pour éviter la bagarre chère à nos amis gaulois, je préciserai qu'il y a quelques bonnes idées musicales telles le début de "Catharsis" et sa bonne rythmique, l'ouverture originale et sautillante de "La Ultima Vez" ainsi que les bonus soit les quatres derniers morceaux issus en fait du premier album (non je n'ai pas parlé de régression) qui ne passent pas trop mal. Et j'ajoute que j'adore la pochette, style bd manga.
En conclusion, le moins que l'on puisse dire est que la marge de progression est énorme. Entretemps, en novembre 2008, soit après la conclusion dudit album, une batteur nommée Nad'in'K a été recrutée... A quand un nouveau chanteur ?