Archangel est l’aboutissement d’un projet mené par Gabriele Manzini, connu pour être le clavier des groupes transalpins The Watch et Ubi Maior. Tous les membres d’Ubi Maior participent d’ailleurs à The Akallabeth, et Gabriele a recours aux services de chanteurs connus, tels Damian Wilson (Landmarq, Threshold, Ayreon , After Forever, etc ...), Zak Stevens (Circle 2 Circle), Ted Leonard (Enchant) entre autres. Pour le scénario, l’histoire s’appuie sur l’inusable JRR Tolkien, puisque Akallabeth raconte dans la quatrième partie du Silmarillion la destruction de l’île de Nùmenor.
Une trame fantastique et une équipe éprouvée ne sont pas sans rappeler l’envergure des différents projets d’Arjen Lucassen. C’est pourtant ici plus au style de productions comme Nolan - Wakeman ou Landmarq qu’il faut penser, le style restant assez sage tant au niveau des compositions que de la rythmique, relativement discrète par rapport à la tendance métalloïde actuelle. De la même façon, et bien que le compositeur soit un claviériste, les synthés se font rarement symphoniques et restent plutôt vintage.
La variété mélodique, bien aidée par la multiplicité des chanteurs, est le principal atout de cet Akallabeth, qui se laisse facilement écouter. Il y a un petit côté grandiloquent souvent présent dans les productions italiennes (mais pas seulement : voyez certaines productions de Clive Nolan), pas déplaisant et collant plutôt bien à l’histoire. Si la fluette prestation de la chanteuse apparaît trop décalée au sein de l’énergique See Myself in You, les vocalistes font globalement une excellente prestation, le timbre étonnamment clair de Damian Wilson apportant une belle expressivité à sa ligne de chant.
Archangel joue beaucoup, et avec réussite, sur les breaks vers des passages calmes (The Forbidding, Rings of Power). Il manque en revanche un peu d’amplitude dans les envolées dymaniques ou symphoniques pour atteindre la plénitude, la grande baffe qui laisse l’auditeur sans voix. Mais des titres comme The Downfallen ... sont de jolies réussites, et tout l’album, en gardant une unité très appréciable, maintient l’attention tout du long. Avec un poil plus d’ampleur et d’agressivité, Archangel pourrait bien nous livrer de très belles réalisations dans le futur, dont cet Akallabeth serait plus que le simple prologue : à suivre attentivement !