Gardant à peu près la même ossature que celle de l’album précédent, le groupe Ixion nous propose en cette fin 2009 un Garden of Eden toujours ancré dans un progressif assez dynamique. La trame scénaristique de l’album repose sur une histoire assez confuse aux relents néo-écologiques à savoir le destin d’un responsable politique confronté à une épidémie due à l’affaiblissement immunitaire de la population, conséquence d’une alimentation trop industrielle ...
D’emblée, l’album séduit par la qualité du son proposé : production léchée, équilibre des pupitres, technique instrumentale impeccable, variété des sonorités, depuis les claviers sophistiqués jusqu’au classique violoncelle, alternance de vocaux féminins/masculins... L’amateur de technique sonore est à la fête !
Là où le bât blesse, c’est que la recherche harmonique est très clairement laissée plus en arrière ... Dès lors, il est assez difficile d’être embarqué dans l’univers d’Ixion. Si des titres comme Edge of Insanity, Garden of Eden ou Trapped arrivent à tirer leur épingle du jeu grâce à des contrastes réussis et encore une fois à la qualité de la réalisation, il manque souvent le souffle mélodique qui met le feu à l’émotion. Ainsi le dernier titre propose un excellent départ de synthé qui tourne court, et bien des morceaux donnent l’impression d’être assez limités dans les développements, voire, à l’image de Comfort Zone, de flirter avec les dissonnances, ce qui ne facilite pas l’écoute.
D’un certain côté, Ixion est ici assez proche des Polonais d’Osada Vida, avec le même reproche d’une musique trop confinée dans une certaine technique. Difficile de trouver un côté addictif à cette musique où peu de mélodies restent dans la tête. Et c’est bien dommage, car la qualité de la réalisation est proche des canons du genre. Si l’album s’écoute sans déplaisir, il demande un petit effort d'attention pour rester concerné...