Three (3) est un groupe que je suis depuis son quatrième album, Wake Pig, sortit en 2005. Depuis, la bande à Joey Eppard a édité un excellent The End Is Begun en 2007 et s’apprête à lui donner un successeur en 2010.
2010 ? Alors de quoi parlons nous avec cette chronique? La puissance des chroniqueurs de Music Waves serait telle qu’elle leur permettrait d’entendre un album qui n’est pas encore composé? Pour être honnête, pas tout à fait. Dans le cas de Revisions, le titre de l’album répond à ce paradoxe car il ne s’agit que de morceaux du groupe restés dans les cartons et remis au goût du jour avant un véritable nouvel album dans les mois qui viennent. Les quatre originaires de Woodstock (ça ne s’invente pas!) sont définitivement très généreux avec leurs fans et quand il s’agit de recycler des compostions laissées de côté ils y mettent les moyens avec un album très bien produit et surtout une qualité des chansons qui laisse pantois.
C’est bien la principale surprise de cet album qui peut s’apparenter à un sous-album vu sa genèse mais qui ne dépareillerait pas en tant que successeur de l’excellentissime The End Is Begun. Bien que certains titres remontent à 1998 le son et l’inspiration de Three n‘a pas changée. La production n’y est pas pour rien dans ce résultat.
Le premier titre, « Anyone Human », à la texture popisante recèle un refrain terriblement mélodique. Three nous avait habitué à ce savant mélange rock progressif et pop de luxe dans un style assez proche de ce que peut faire Coheed & Cambria (dont les membres respectifs sont tous potes de longue date), et ce Revisions s’intègre parfaitement dans cette mouvance.
Les apports de la guitare acoustique sont nombreux (« Rabid Animals » ou « You‘ve Been Shot ») et la fameuse intervention de Joey Eppard lors d’une instrumentale illustrant son toucher impressionnant avec cet instrument est toujours d’actualité (« Lexicon of Extremism »). De magnifiques ballades émaillent ce disque plutôt direct et puissant. On pense notamment à la ballade au refrain solide « The Emerald Undertow » ou « Automobile » au drôle de titre mais à la sensualité envoutante. La courte montée en puissance en fin de morceau est sublime.
Citons enfin la perle de cet album, « Fable », qui débute paisiblement sur des accords acoustiques et quelques coups de grosse caisse percutants et qui dévoile un refrain irrésistible et dynamique. On ne rendra jamais assez hommage à la voix de Eppard, si particulière mais si riche harmoniquement.
En résumé, Three (3) n’a pas fait les choses à moitié et malgré le fait que se soit un album de raretés, il faut prendre ce Revisions pour ce qu’il est réellement, un très bon album de Three. Seulement quelques mois nous séparent du prochain « véritable » nouvel album et ce Revisions s’avère être un excellent moyen de patienter d’ici là. Il est plus que temps de vous pencher sur la discographie de ce groupe passionnant (et ce n’est pas Mike Portnoy qui me contredira).