Bloodhook est un groupe américain originaire de Californie formé en 2003 et qui présente son tout premier album éponyme après avoir sorti quelques démos. La formation s’est formé autour du guitariste Adam Fuller et de la chanteuse et bassiste Bonnie Buitrago. Le line-up s’est complété avec l’arrivée du batteur Dusty Watson, assez connu dans la scène métal pour avoir joué notamment avec Lita Ford au début des années 80 ainsi que dans pas mal de groupes de rock et de punk américains. Il fait aussi partie d’Agent Orange, un des gros groupes de la scène rock punk américaine.
On peut ainsi facilement deviner que notre power trio propose une musique partagée entre rock, punk et métal, à la croisée de Black Sabbath, les Ramones, Agent Orange bien sur, ou encore Black Flag et les Misfits. Le tout propose également des parties vocales partagées entre Fuller et Buitrago donnant un résultat brut de décoffrage et très incisif tout le long des 9 titres (pour à peine 30 minutes de musique).
Premier constat : c’est fun, frais et efficace, et même si le groupe n’invente rien de bien neuf, il sait faire parler la poudre avec trois musiciens très professionnels et efficaces. Ainsi l’écoute de ce premier album se fait d’une traite, les titres s’enchainent très rapidement sans que l’on ait le temps de pouvoir reprendre son souffle. Dès "Wealth of Misinformation", on est en effet pris dans un tourbillon de rock, de punk et de boogie, très rapide avec les deux voix qui se mêlent à merveille sur un rythme endiablé.
Second constat : c’est simple, rapide, précis et sans fioritures inutiles, Bloodhook va droit à l’essentiel sans se poser de questions. L’aspect Misfits ressort aussi pas mal avec un "Situation Nation" très punk dans l’âme avec un côté horror rock à la Wednesday 13, et très dansant avec une basse bien mise en avant pour un résultat brulant et très efficace.
Par la suite on navigue entre rock et punk avec par exemple "Landry", titre très direct plus foncièrement punk, "The Cost of Doing Business" typé rock’n’roll, pas loin d’un Motörhead avec encore un bon mix entre les deux chants et une basse très bien mise en avant. Il y a encore un très fun Fuck Song, rapide et très punk américain dans l’âme en particulier dans le refrain. "Pick A Side", titre très vicieux où les influences métal à la Sabbath ressortent bien permet quant à lui de reprendre un peu son souffle.
Enfin on retiendra le très long instrumental Behemoth, titre purement métal assez atypique au milieu de cette décharge punk rock avec un début presque doom caractérisé par un riff de guitare très lourd et écrasant. Ce titre donne une profondeur presque inattendue à l’album et démontre un certain baguage technique.
Ce premier album de Bloodhook est donc une belle petite réussite qui a tout pour plaire aux amateurs de bon punk rock qui tache voire même aux fans de métal. Ce premier jet montre un grand potentiel dans la formation américaine qu’il faudra suivre de très près pour ses prochaines sorties.