Difficile d’entamer cet article sans citer Roadrunner concernant la bio de Dommin disponible sur le site Web : « Explorant les relations compliquées, le groupe se base sur un véritable métissage d’influences musicales, cinématographiques et sociales et puise ses inspirations chez les crooners des années 40 et 50, dans les bandes originales de films d’Alfred Hitchcock à celle de "Transformers" ». Une fois cela fait, nous préciserons que Dommin est le groupe de Kristofer du même nom, que sa naissance remonte à l’an 2000 et que la stabilité de la formation actuelle date de 2007.
A l’écoute de cet album, il n'est effectivement pas possible de mettre en doute les origines des différentes inspirations et ces affirmations se vérifient avec Dark Holidays sentant à plein nez le crooner des années 50. Mais revenons à une vision plus globale du disque. Tout d’abord la voix de Kristofer se situe quelque part entre Chris Isaak, Dave Megan (Depeche Mode), Nicolas Sirkis (Indochine) ou encore Alison Moyet (Yazoo) !, l’homme usant de l’aspect multi-facettes de son gosier en fonction des différentes plages proposées à nos oreilles. Il est important de souligner que, sur les 15 morceaux qui composent ce disque, 4 sont d’une durée de l’ordre de la minute, placés sporadiquement sous forme d’interludes reprenant des extraits d’autres titres déjà présents sur l’album... Exercice difficilement compréhensible pour le commun des mortels...
Dave Megan –un des mentors de DM- n’aurait pas renié Honestly tant l’impact sonore du groupe des années 80 (90..et 2000) est notable, et si Nicolas Sirkis apparaît plus haut c’est qu'aussi artistiquement que physiquement, la comparaison avec Indochine est inévitable. Les 6 premières plages du disque sont comme sorties de la dernière période du groupe français : morceaux courts basculant du coté pop, guitares rythmiques vitaminées mais pas trop, mélodies entraînantes, le cocktail prend forme et s’écoute aisément. Remember clôt le disque sur une ballade fleurant bon l’Alan Parsons et permet ainsi de poser l’hydravion Dommin sur une étendue d’eau calme et reposante.
Le propos de Dommin est clarifié : permettre au plus grand nombre d’avoir accès à une musique simple, entraînante et pas prise de tête pour 2 sous. Si tel est le but du groupe, alors aucun soucis, l’objectif est atteint. Dommin a su se procurer la confiance d’un grand label, il était donc normal que la répartie soit à la hauteur avec ce disque pas mauvais, bourré de mélodies intéressantes et calibrées pour plaire. Dommin s’est donc ouvert un chemin dans l’offre grandiloquente qui peuple le style pop bodybuildée à la 6 cordes. La balle est dans son camp, à lui maintenant de transformer l’essai qu’il vient d’aplatir dans l’en-but… Ce qui sera la chose la plus dure à réaliser dorénavant...