Démotivé par l'état d'esprit français, Anthony De Lemos, talentueux guitariste parisien décide de s'expatrier en Australie, pays bien plus réceptif au rock que notre pauvre hexagone. C'est là qu'il rencontre la perle rare avec le chanteur Lex Koritni à la voix unique, improbable croisement entre celles de Steven Tyler et de Jimmy Barnes. Green Dollar Colour vient de naître ! Renforcé par les services de Gordon Rytmeistyer à la batterie, le talentueux trio séduit sans peine le légendaire Mike Fraser (Aerosmith, Van Halen, AC/DC) pour produire leur premier album éponyme, alors que c'est George Marino (Metallica, Guns'n Roses, AC/DC) qui se charge de masteriser ce brûlot. Mais que propose donc ce combo pour avoir réussi à convaincre de telles sommités ?
Pour simplifier, nous pourrions décrire la musique de Green Dollar Colour comme un savant mélange de l'efficacité et de l'énergie d'AC/DC, des structures et des mélodies d'Aerosmith, et du groove des Black Crowes. Le résultat est à tomber par terre avec 11 titres irrésistibles mariant fraîcheur de la composition, talent de l'interprétation, mélodies accrocheuses et refrains inoubliables. Essayez de sortir "No Regrets" de votre crane après son écoute. Impossible ! Et vous voilà le visage illuminé par un sourire béat, tapant du pied et répétant sans fin les 5 mots qui composent son refrain. Tout simplement jouissif ! Et le reste est à la hauteur de ce titre incontournable. Le Hard Rock'n'Roll de "Dirty Letter" vous scotche dans votre siège et agite votre nuque avant que le riff à la Aerosmith de "Emotional Audit" vous fasse vous lever à grand coups de pédale whoa-whoa. Les harmonies vocales utilisées lors des refrains sont d'ailleurs fortement inspirées de celles présentes sur de nombreux titres du quintet de Boston.
Il est étonnant de constater la maturité dont fait preuve un combo aussi jeune, capable de préserver sa spontanéité, sans pour autant se laisser déborder par son enthousiasme. Tout n'est qu'énergie maîtrisée à bon escient alors que les titres s'enchaînent dans une dynamique irrésistible, évitant le moindre début de décrochage. La musique de Green Dollar Colour peut aussi bien se montrer puissante sur le bouillonnant "Heart Donation" avec son riff à la Joe Perry, après avoir été groovy et funkisante sur le mid-tempo "Foot To The Floor" renforcé par un solo aérien bourré de feeling, et avant d'entrer dans un bon gros heavy blues au riff vicieux ("I Wanna Know"). Il serait injuste d'oublier un seul de ces titres, et pour leur rendre justice, nous citerons rapidement un "Let It Go" au riff plus roots, un "Expectations" un brin plus agressif, le rapide "Mess With Love", un "Top Of The World" au refrain entêtant, et un "You Fed Me Lies" qui conclut l'ensemble de manière catchy.
Voilà donc une première œuvre qui va faire parler d'elle et imposer directement Green Dollar Colour sur les sommets du Hard Rock mélodique et accrocheur. Reste à savoir si un combo si jeune et prometteur résistera à la pression d'une première œuvre si aboutie. En attendant la réponse, précipitez-vous sur ce qui est d'ores et déjà un incontournable du genre !