Les questions se bouculent à la sortie du nouvel opus des Polonais d’Osada Vida, Uninvited Dreams. Ce groupe nous avait agréablement surpris avec la sortie de son premier opus (Three Seats Behind a Triangle) dont le ton métal qui s’accompagnait d’une recherche harmonique se démarquait pas mal des canons hélas souvent stéréotypés du genre. A cette époque, Osada Vida revendiquait un refus de conformisme tout à fait bienvenu. Le cecond album conceptuel (The Body Parts Party), fut une relative déception, le propos musical suivant une ligne beaucoup plus floue. Avec ce troisième opus dédié aux rêves, le combo polonais saura-t-il mettre son originalité des débuts au service d’une musique plus abordable ?
Pas de changement à attendre dans le style : le line-up est toujours stable, et nous retrouvons toujours Lukasz Lisiak en lead vocal. Hélas, pas de progrès de ce côté-la : son timbre, même rehaussé de quelques choeurs féminins (Uninvited Dreams), reste assez inexpressif. Cependant, les parties vocales restent limitées et ne servent d’ailleurs pas - ou peu - de guide harmonique, contrairement à la plupart des groupes. Car le plus souvent, ce sont les thèmes vocaux qui “accrochent” l’auditeur et fixent l’attention. Ici, ce sont plus les instrumentaux qui prennent le pas. Il convient de remarquer la grande variété des thèmes assemblés et la volonté de flirter avec le jazz. Pour autant, l’ambiance reste relativement uniforme, avec une rythmique plutôt typée métal malheureusement plutôt desservie par une production trop sourde dans les basses.
Avec Uninvited Dreams, Osada Vida s’essaie au jeu de la fusion métallo-progressive atmosphérique, jeu complexe et risqué, tant ici les passages d’improvisation paraissent convenus (Neverending Dreams), les passages atmosphériques sans grand intérêt (Is That Devil From Span Too?). En outre l'impression de fragmentation des morceaux (Lack of Dreams) finissent progressivement par diluer l’attention et entraîner un discret ennui.
Tout ceci est d’autant plus râlant que le premier album d’Osada Vida laissait entrevoir d’alléchantes promesses (plus d’originalité, plus d’ambition mélodique), et que le groupe montre qu’il est parfaitement capable de tenir ses promesses sur un morceau comme Childmare, qui réussit à être varié sans être disparate, avec un solo de guitare enfin développé sur la fin (la plupart des instrumentaux sont assez peu poussés, rapidement enchaînés). La déception l’emporte donc, même si cet album paraît moins décousu que le précédent.