Avec son premier album, Thorns of Anger, le groupe allemand Jack Yello avait attiré l'attention de la critique qui qualifiait sa musique de néo-prog musclé, une sorte de Marillion qui aurait fauté avec Deep Purple .... Six ans plus tard, Xeric met en évidence le penchant pour le hard-rock des germains qui s'éloignent des influences néo-progressives perçues précédemment.
Ce nouvel album démarre sur les chapeaux de roues avec un "You've got" vrombissant avec quelques moments progressifs comme les soli de guitare et des envolées de claviers assez 'rudessiennes'. On retrouvera cette ambiance hard-rock, parfois metal à tendance prog sur la quasi totalité de l'album à l'exception de la presque balade ""Time stands still". Je dis quasi balade car si le titre débute dans un registre acoustique, il se termine sur une tonalité plus agressive. Ce qui est un peu le cas de "Cold Whisperer" à l'intro folko-médiévale qui décolle assez rapidement vers une gigue électrique enjouée et néanmoins ronflante ! Un des morceaux les plus intéressant de ce Xeric.
Pour tout dire, rien n'est à jeter sur cet opus et il y a même de bons moments à piocher dans chaque composition. Les titres qui ressortent sont aussi les plus progressifs (mais là, c'est ma sensibilité personnelle qui parle !). J'ai déjà cité "You've got" et "Cold whisperer" et j'ajouterai pour la bonne bouche la plus longue pièce de l'album, "Thorns of Anger (The Bridge, Part II)", qui est un vrai régal. Ce titre me fait diablement penser à du Steve Thorne (sur-vitaminé par moment, soit, mais bien dans l'esprit progressif). On trouve là ce qu'il faut de changements de tempo, d'alternances de riffs métalliques et de passages plus intimistes, avec un pointe d'accent 'fishien', voir 'gabrielien' dans la voix.
Ma relative sévérité au moment de noter ce Xeric tient à ma réaction épidermique paradoxale qui me fait déplorer que Jack Yello semble hésiter entre le monde du rock et celui du metal. Et pourtant cette difficulté à le classifier s'avère être un attrait indéniable de l'album. Comprend qui peut !! Un disque qui risque en fin de compte de vous séduire... Ou pas...