Avant ce premier « 507 » sorti en 2006, la carrière de Zoo Army se résumait essentiellement à celle de Gil Ofarim, chanteur et guitariste de la formation dont le rock connaissait un succès certain depuis alors dix ans dans son Allemagne natale mais aussi en Asie. En 2005 et cinq millions d’albums vendus plus tard, l’aventure prend des formes de ralliement autour du jeune Munichois avec l’entrée en guerre de son frère et de deux autres légionnaires ; l’armée de zoo est née et prépare très vite son premier opus.
Le bestiaire n’a pas pris le temps pour l’écriture de « 507 » et a forcément travaillé dans l’urgence ces treize titres estampillés « pur hard rock ». Il semble plus vraisemblablement que Zoo Army ait été influencé par le rock des années 90, et que comme de nombreuses formations actuelles ayant eu les mêmes mentors, le style post-grunge puisse leur être apposé. A la manière d’un Creed, mais avec une technique un ou deux crans en dessous, le quartette déroule sa panoplie entre riffs puissants parfois saccadés (« Change »), mélodies simples mais efficaces et voix racée, légèrement éraillée de Gil Ofarim.
Avec son physique de bellâtre, les vingt ans pas encore atteints, le frontman Ofarim ne dépasse jamais les limites du puissancialisme vocal ou instrumental mais sait verser de son timbre langoureux dans le mélo pour midinettes. Des romances folk telles que « Feel » ou « fading » jusqu’aux ballades plus électriques (« I’m Alive »), Zoo Army joue la carte de la douceur avec un certain savoir faire mais sans jamais déborder des sentiers maintes fois foulés.
C’est un peu (beaucoup) ce qu’on peut reprocher à cette formation teutonne, vague copie carbone d’un courant déjà bien représenté, à savoir ne rien proposer de mieux que le minimum syndical. Tout y est carré, bien interprété mais « 507 » sent clairement le réchauffé. Un inventaire de leurs homologues ayant les mêmes spécificités prendrait la forme d’une véritable liste à la Prévert.
Mouvement porteur en terme de revenus, il est un genre musical qui aura du mal à évoluer avec Zoo Army. Beaucoup, heureusement, ont su croiser le fer au-delà de ces fades formatages et malheureusement pour les Allemands, il est peu probable que cette armée là reste dans l’histoire.