ARTISTE:

LALLE LARSSON

(SUÈDE)
TITRE:

LALLE LARSSON'S WEAVEWORLD

(2009)
LABEL:

REINGOLD

GENRE:

JAZZ

TAGS:
Fusion, Instrumental, Jazzy, Technique
""
PLATYPUS (18.12.2009)  
5/5
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Lalle Larsson, pianiste et claviériste virtuose, est connu aussi bien des amateurs de prog que de jazz fusion, en s’étant illustré au cours des dernières années au sein de nombre de groupes, dont le grandiose Karmakanic en 2008, l’excellent 3rd World Electric, ou bien encore le superbe Agents of Mercy pour une suite de concerts en 2009. L’abus de superlatifs est ici tout à fait volontaire, tant ces groupes se situent aujourd’hui parmi les meilleurs de ces deux scènes marquées par l’hégémonie suédoise. Et le voici une fois de plus à l’honneur avec un nouvel album, Lalle Larsson’s Weaveworld, sorti en octobre de cette année sur le label du bassiste Jonas Reingold.

Très logiquement, Lalle Larsson s’est entouré pour ce faire de vieux complices : Jonas Reingold à la basse, qu’il n’est plus utile de présenter ; Richard Hallebeek, guitariste néerlandais de jazz-fusion au parcours prestigieux ; Stefan Rosqvist, guitariste entre autres du groupe de métal gothique Dawn of Oblivion ; Mickael Walle Wahlgren enfin, batteur de hip-hop (!) et de blues. Un tel line-up est non seulement gage de qualité, mais aussi d’une diversité stylistique qui fleure bon le délire instrumental de haute-volée !

Et c’est avec un immense plaisir que l’auditeur se trouve plongé dès les premières notes de Marrionette dans une fusion impeccable de jazz et de métal sombre, technique et totalement addictive, thèmes et soli se déployant à l’infini sur une rythmique lourde et agressive. Les transitions entre métal et jazz sont d’une rigueur telle, notamment au niveau de la section rythmique, qu’elles confèrent à l’ensemble une fluidité rarement entendue dans ce genre de projet. Lalle Larsson est au premier plan, et en virtuose intelligent, lie ses soli au thème mélodique central afin de ne jamais sombrer dans la démonstration stérile.

Le second morceau libère les instincts atmosphériques du groupe, qui effectue au long des minutes centrales un travail impressionnant sur le son, les ambiances et la dissonance, dans une optique quasi expérimentale que prolongent les nombreuses interventions du guitariste solo, criardes, stridentes et harmoniquement dérangeantes. Wahlgren participe au chaos ambiant, s’amusant à déconstruire systématiquement ce que les riffs pouvaient apporter en stabilité par leur malsaine pesanteur.

Les deux morceaux suivants s’avèrent plus accessibles, axés principalement sur la mélodie. Newborn Awakening est une surprise de taille, et s’éprouve immédiatement comme la pièce la plus marquante de l’album. Reingold confirme son statut de bassiste surdoué et éclectique, en proposant mille variétés à son jeu déjà incroyablement riche au cours des morceaux précédents. L’amateur de rock progressif ne pourra qu’apprécier ce titre aussi divers que cohérent, qui juxtapose sans complexe aucun rythmiques latino-américaines, métal néo-classique, soli lyriques et improvisations pianistiques furieusement dynamiques. Newborn Awakening semble au final réussir la synthèse entre un Chick Corea et un Karmakanic, ce qui n’a peut-être rien de surprenant. Quant à Adagio, il s’agit d’une pièce croisant aux confins du classique et du jazz, totalement apaisée, qui sans marquer une contre-performance (loin de là !) aurait sans doute gagné à voir Lalle Larsson développer un jeu de main gauche plus appuyé.

Lalle Larsson’s Weaveworld se referme sur le morceau éponyme, autre sommet de cet album ne souffrant décidément d’aucun défaut ni baisse de régime tout au long de ses 46 minutes. La réussite est totale, tant au niveau global de la fusion jazz-métal qu’à celui, plus fin, du détail de chacun de ses morceaux. A l’heure où bientôt Music Waves m’aura accueilli en son sein depuis deux belles années, avoir encore et toujours l’occasion d’écouter et de chroniquer de tels albums reste un plaisir dont il me semble bien compliqué de rendre compte. Monsieur Larsson, merci pour ce chef-d’œuvre !


Plus d'information sur http://www.lallelarsson.com





LISTE DES PISTES:
01. Marionette - 07:32
02. Dance Of The Dead - 07:45
03. Newborn Awakening - 08:58
04. Adagio - 07:13
05. Weaveworld - 14:46

FORMATION:
Jonas Reingold: Basse
Lalle Larsson: Claviers / piano
Mickael "Walle" Wahlgren: Batterie
Richard Hallebeek: Guitares
Stefan Rosqvist: Guitares
   
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