Question inaugurale à toute chronique estampillée Folk : « A quoi s'attendre d'un disque de cette catégorie gentiment confié par le chef ? ». Généralement, par Folk, j’attends ouïr d’une utilisation massive d’instruments issus d’une spécialité nationale voir régionale. Alors, est-ce cas cette fois-ci ? Eh bien pas du tout. Ce quatrième album est le résultat d’une démarche soliste d’un compositeur doué mais ne s’étant sûrement pas donné les moyens de ses ambitions.
Comment puis-je me permettre d’annoncer une telle vérité ? Tout d’abord l’unité plate et sans relief des titres ne permet pas d’emporter l’attention de l’auditeur vers des issues orgasmiques. Ensuite Creature Of Habit donne quand même une illusion de folklore avec l’utilisation de l’harmonica en instrument principal mais c’est à peu près tout. Bien sûr des morceaux plus enlevés comme Doing Time tentent bien de donner un rythme salvateur pour empêcher le soufflé de retomber trop rapidement mais globalement le propos de Carus Thompson est limité à une démonstration de compositions mélodiquement intéressantes mais d’une platitude beauceronne ressemblant de manière trop épisodique à du bon Lou Reed (On My Way).
Un album de plus donc dans l’immensité des compositeurs doués rabâchant une musique connue à l’image de Holmes ou Joshua Singleton mais ce Carus Thompson là est un cran en dessous. Les ingrédients sont pourtant présents, injustement mal dosés et le résultat est flagrant : la mayonnaise ne prend pas. 32 minutes aussi vite écoutées qu'oubliées.