On trouve dans ce premier album du groupe tout ce qui fera d'Ange un grand groupe de rock progressif bien dans son époque.
Le musique repose sur les claviers dont les frères Décamps usent en virtuoses et l'on sent l'influence de la musique classique et notamment de Bach dans l'inspiration de certains passages du titre Caricatures qui fait aussi songer au Tarkus d'Emerson Lake and Palmer.
Les synthés et mélotron laissent parfois la vedette à la guitare de Brezovar pour de belles envolées et l'on peu entendre, ça et là, une flûte se mêler aux arpèges d'un piano ou d'une guitare acoustique.
Les textes chantés avec intensité par Christian Décamps, sont plutôt recherchés, parfois humoristiques ou satiriques, souvent provocateurs pour l'époque. On y parle d'une Dame qui montre son cul à la fenêtre de la tour et d'un seigneur qui réjouit les pucelles ou d'Attila qui pisse du haut de son ch'val.
C'est tout le monde féerique et délirant de Ange qui s'ouvre à vous dans ce premier album et si la qualité du son date, le talent est là. Pour découvrir le style Ange des débuts, il sera peut-être préférable de préférer à "Caricatures" un album plus facile d'approche tel "Au delà du délire" ou "Emile Jacotey".
La note de 7/10 est très objective et tient compte de la relative rudesse d'accès de ce disque et de sa pauvre qualité sonore, mais, subjectivement, je lui aurais bien attribué un ou deux points supplémentaires tant cet opus me parait incontournable pour un amateur fervent du groupe.