Urihani, "Esprit des arbres, esprit de la forêt" en language Yonamani (une tribu amazonienne) est un duo français formé de Jeff Alcaras et Philippe Moreau ayant décidé de faire de leur combat pour la nature leur leitmotiv. Avec "Music For The Planet" ils profitent de la richesse des capacités électroniques pour nous offrir un disque à multiples facettes. En effet, non content d'user de la technologie, le duo s’est offert une banderille d’intervenants au chant (5 exactement) oeuvrant chacun dans un registre différent, d’autres musiciens apparaissant ici et là pour placer flûtes ou trompettes.
Bahia Ouakssas inaugure la galette en posant sa voix sur une offrande orientale, malheureusement la seule de l’album. Cependant, dès 2 Late ?, Emily Spiller pose sa douce voix teintée de Sade sur une perle que Bel Canto n’aurait pas renié en son temps ; One Way To Move et Some Of Them subiront eux aussi le même traitement d’envoûtement grâce à Emily, assurément l’attraction de ce disque. Les mélodies offertes par les duettistes prennent alors un virage assez raide lorsque la voix de diva de Nathalie Leonoff (un peu comme celle du mythique 5ème élément de Luc Besson) illumine May Be ou Over Me (ce dernier titre en duo avec Patrick Texier).
L’écart est grand tant les voix utilisées sont disparates mais que l’ensemble est beau ! Le dernier intervenant vocal, Fred Caramia, œuvre sur 2 titres – les plus "pop" du disque - There inside se voulant Depeche Mode fin des 80's ou encore T21 même période et Another End, un morceau sirupeux à souhait clôturant la galette, histoire de vous mettre le bourdon et d’y retourner tout de go.
Enfin, les 3 instrumentaux, idéalement placés (plages 5, 8 et 10), sont plus proches d’un Jean-Michel Jarre avec des réminiscences légères de Mike Oldfield voir Deep Forest et marquent, chacun leur tour, une étape dans la progression musicale de l’album. Une fois le disque parvenu à son terme, le travail de sape a fait son effet et il est dorénavant facile d'être conquis par tant de volupté, de légéreté mélées à un réel professionalisme (la production est sans faille).
Que de beau monde cité tout au long de cette chronique ! Le duo français vient de nous livrer un disque important dans le domaine new age/world music/electro pop. Du beau travail tout simplement, une invitation évidente vers un envol environnemental, un disque recommandable dans les styles pré-cités. Finalement, le seul regret que cet album m'ait apporté est sa trop courte durée. 2 ou 3 titres de plus auraient été largement appréciés. Espérons que leur combat pour la nature soit aussi bien porté que leur musique tente de le faire, c'est tout le mal que je leur souhaite.