4 ans après un un « Hordes Of The Brave » bien accueilli par la critique et les fans, Iron Mask nous propose son troisième album, « Shadow Of The Red Baron ». Ce long intervalle entre les deux albums s’explique par les nombreux soucis personnels rencontrés par le guitariste et leader du groupe, Dushan Petrossi. Ce dernier a en outre remanié son line-up, remplaçant au clavier le célèbre Richard Andersson par Andreas Lindhal (Wuthering Heights) et en changeant également de batteur.
C’est sans surprise que ce troisième album s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, présentant 11 titres de pur heavy métal néo classique dans la tradition et les canons du genre. Les influences sont à l’évidence Yngwie Malmsteen mais aussi Stratovarius ou Helloween pour la musique et Jorn Lande et Whitesnake pour les vocaux.
Si « Shadow Of The Red Baron » ne propose donc rien de bien original, il s’écoute avec plaisir tant Petrossi excelle dans le genre. L’homme reste un virtuose de la guitare, certes complètement influencé par Malmsteen, mais il possède un sens mélodique énorme et beaucoup de feeling. De plus, le disque bénéficie d’un son excellent, mettant bien en valeur chaque membre du groupe. Le chanteur Goetz Mohre est toujours aussi à l’aise dans le genre entre un Bruce Dickinson et un David Coverdale et Andreas Lindah s’avère être aux claviers une recrue de choix.
Des 11 titres ressort particulièrement le titre éponyme, speed et assez long, dans lequel Petrossi visite ses gammes sur plus de 7 minutes avec efficacité et technicité pendant que Mohre se montre très inspiré au chant. La voix de ce dernier à la fois mélodique et un peu grave, pas loin d’un Coverdale, fait mouche et notamment sur le refrain. « Dreams » est aussi un morceau savoureux, grâce notamment à la présence au chant de Olivier Hartmann, toujours puissant et mélodique qui forme un excellent duo vocal avec Mohre, tout comme « Black Devil Ship » au refrain épique et aux aspects moins speed et plus typé hard rock avec un petit aspect celtique assez agréable. Mauvais point par contre sur l’instrumental final, « Ghost of the Tzar », dont le mimétisme avec Malmsteen est un peu trop poussé. L’impression d’entendre un titre du premier album du maître suédois y est trop forte.
Malgré une absence de surprise et un coté technique pouvant parfois lasser, « Shadow Of The Red Baron » se trouve être un bon disque qui va ravir les fans du genre et certainement les déçus du dernier album de Yngwie Malmsteen. Si l’ensemble manque parfois un peu d’âme et de personnalité, il est au final si bien exécuté que l’on sera assez indulgent…