Marillion fait-il encore du rock progressif ? Peut-être pas... Peu importe en fait, tant que la musique reste bonne. Et il faut bien dire, qu'avec "Anoraknophobia", on est servi : la musique est excellente. Du premier au dernier titre, on se sent léger et enchanté. Une véritable démonstration du pouvoir de la musique.
Dès les premières notes de 'Between You And Me', et surtout au moment du refrain, on se sent pousser des ailes, le corps se relâche et on décolle. Destination : le paradis. Ce titre représente assez bien le reste de l'album, léger mais sophistiqué, beau et romantique mais toujours un peu mélancolique.
Sur le plan technique, rien est à redire, chacun des musiciens apporte sa touche de sensibilité et d'inventivité pour créer cette entité tout simplement fabuleuse. Aucune chanson n'est à écarter, chacune de ces compositions est une des mailles du filet capturant les oreilles de ceux qui tenteront l'expérience "Anoraknophobia".
Notons également ce côté électronique très présent qui apporte une touche de modernité bien sentie. Marillion vit dans son temps, sans perdre une once de la vie qui caractérise sa musique. On pense même à Radiohead par moment. Qui a dit que les musiciens de prog sont étroits d'esprit ? Les titres "She's Got A Map Of The World", "The Fruit Of The Wild Rose" et "This is The 21st Century" sont absolument irrésistibles alors que le romantisme naïf de "If My Heart Were a Ball It Would Roll Uphill" ne laissera personne indifférent.
"Anoraknophobia" est un album sophistiqué tout en étant accessible, beau et mélancolique. Tous les amateurs de musique devraient y jeter une oreille plus qu'attentive. Les plus observateurs d'entre vous remarqueront que le côté prog est bel et bien présent. La cerise sur le gâteau.