ARTISTE:

JUPITER SOCIETY

(SUÈDE)
TITRE:

TERRAFORM

(2009)
LABEL:

PROGROCK

GENRE:

METAL PROGRESSIF

TAGS:
Epique, Symphonique
""
PLATYPUS (07.01.2010)  
4/5
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Carl Westholm n’est pas un petit nouveau dans le monde du progressif ; claviériste de Carptree, il s’est aussi illustré au sein des groupes de doom Candlemass et Krux, et nous propose aujourd’hui le deuxième volet de son projet Jupiter Society, Terraform. J’avais eu l’occasion de chroniquer l’an passé l’album introductif, First Contact – Last Warning, qui malgré d’évidentes qualités, m’avait quelque peu laissé sur ma faim ; qu’en est-il de ce nouveau disque ?

Comme à l’accoutumée, Westholm a composé la totalité des morceaux, et s’est entouré pour les interpréter de musiciens et vocalistes chevronnés, à la manière d’un Lucassen particulièrement inspiré. La comparaison ne vaut d’ailleurs pas que pour la stratégie, mais aussi pour l’identité musicale : Terraform est un concept cosmique et futuriste mêlant métal progressif, opéra-rock et arrangements démesurés à mi-chemin entre le prog symphonique et la musique classique. S’ajoute néanmoins à cela une attention particulière accordée aux passages atmosphériques, parfois mâtinés d’une pointe de doom conférant à l’ensemble une noirceur épique du plus bel effet. Signalons également une production parfaitement équilibrée qui permet, malgré des basses très présentes, d’obtenir une véritable clarté de son y compris au volume élevé qu’appelle irrémédiablement l’écoute de cet album.

Globalement composé de titres assez longs, Terraform réussit ce que son prédécesseur avait échoué à mettre en place, à savoir l’alliance subtile entre riffs lourds et acérés, ambiances hypnotiques et spatiales, vocaux terrifiants de maîtrise et d’intensité émotionnelle, arrangements somptueusement grandiloquents, et surtout parties solistes où les guitaristes brillent autant par leur sens de la mélodie que par la technique dont ils font preuve.
Tenue de bout en bout, cette alliance est particulièrement visible dans les deux premiers morceaux et le dernier, qui en sus de ce qui a déjà été évoqué, proposent de multiples ruptures climatiques, mettant en valeur, notamment dans le cas de New Universe et Rescue and Ressurection, la pureté du timbre vocal de Mats Leven et plus encore de Oivin Tronstad, impérial sur le second titre.
Rescue and Ressurection et Beyond These Walls impressionnent aussi par la qualité des arrangements, d’une intensité toute wagnérienne, épiques et sauvages donc, qui associés à la puissance rythmique et sonore des riffs ainsi qu’à la grande musicalité de l’ensemble et particulièrement des soli, farouchement nimbés d’une grâce lumineuse, sauront certainement vous arracher quelques frissons d’extase.

C’est assez significativement lorsque Westholm simplifie et écourte son propos, le rend aussi plus accessible car plus proche d’une pop progressive symphonique à la Caamora que du métal progressif, que Terraform convainc le moins : s’il est clair qu’Into the Dark est loin d’être un mauvais morceau et réserve un agréable espace de repos, il se montre fort éloigné des sommets atteints par la plupart des autres titres. Sirens Song/Black Hole, malgré un solo propulsant le morceau vers d’orientales contrées, souffre quant à lui de mélodies peinant à marquer l’auditeur et que le chanteur ne parvient pas à magnifier en restant trop proche des progressions harmoniques instrumentales. Mais ce sont bien les seuls reproches qui me semblent admissibles au sujet d’un album flirtant avec les plus grandes réussites du genre, donc avec les multiples projets du déjà évoqué Lucassen.

Terraform marque, plus qu’une confirmation du potentiel du groupe, une véritable transfiguration, une seconde naissance, cette fois-ci pleinement réussie. Si ce n’est peut-être pas l’originalité qu’il faut retenir de cet album, c’est à coup sûr la grande maturité qui se dégage aussi bien de la composition que de l’interprétation, et, pour le dire simplement, l’incarnation qu’il semble être d’une figure à la fois familière et toujours insaisissable, la Beauté et « [s]es yeux, [s]es larges yeux aux clartés éternelles ! »*.

*Baudelaire, "La Beauté", Les Fleurs du Mal.


Plus d'information sur http://www.jupitersociety.se



GROUPES PROCHES:
DEC BURKE, GUILT MACHINE, CAAMORA, CARPTREE


LISTE DES PISTES:
01. New Universe - 09:01
02. Rescue And Resurrection (presumed Dying Part Ii) - 09:55
03. Cranial Implant - 07:13
04. Into The Dark - 04:33
05. Siren Song/black Hole - 08:19
06. Terraforming - 07:26
07. Beyond These Walls You Are Not My Master (the Enemy Part Ii) - 08:40

FORMATION:
Carl Westholm: Claviers / piano
Christer Jansson : Batterie
Kulle : Guitares
Lars Sköld: Batterie
Leif Edling: Guitares
Marcus Jidell: Guitares
Mats Levén: Chant
Nils Erikson : Chant
Öivin Tronstad : Chant
Sebastian Blyberg : Basse
Stefan Fanden: Basse
   
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