Quelques mois avant la sortie de ce nouvel opus, les italiens avaient merveilleusement orchestrés leur coup marketing en fêtant leur signature chez Coroner avec la réédition du mémorable premier opus « Nebularium » agrémenté d’inédits (« The Restless Memoirs »). Avant donc de se prononcer sur le talent musical des transalpins, il est indéniable que ces derniers sont passés maîtres en l’art de faire parler d’eux condition sine qua none en plus du talent pour espérer émerger de la scène mélodeath surpeuplée. Dans ces conditions, nous ne sommes pas plus étonnés de ne pas rester insensibles à la vue de l’artwork signé par le français Trez.
Hormis quelques sympathiques intermèdes électro acoustiques, de l’ouverture « Cypher Drone » à « Digging the Grave of Silence », les italiens nous balancent leur mélodeath sur-vitaminé magnifié par des nappes de claviers omniprésentes, des soli ébouriffants comme notamment celui dantesque de « Losing Groud » sur lequel officie Olof Mörck de Nightrage mais surtout par l’alternance de chants aussi bien clair que hurlé… respectivement par l’homme orchestre Ettore Rigotti ou Claudio Ravinale épaulés par le désormais omnipotent guest, Björn Strid. Une richesse vocale qui évite l’écueil de tous les groupes mélodeath actuels ! Le résultat est un condensé d’énergie avec comme point d’orgue les « tubes » en puissance que sont « Stepchild of Laceration » et le titre éponyme aux refrains ultra mélodiques ou encore l’explosif « Digging the Grave of Silence » à la rythmique supersonique qui résume à lui seul la richesse aussi bien musicale que vocale susmentionnée.
Quatrième album de la discographie des italiens, « The Isolation Game » est le type même d’album difficile à chroniquer par excellence ! Entre mettre en avant l’immédiate accroche liée à l’aspect mélodique de compositions entêtantes ou l’indéniable redite d’une recette maintes et maintes fois servie (même si il est dorénavant indiscutable que Disarmonia Mundi a créé un son qu’il lui est propre bien qu’encore teinté d’influences Soilwork, In Flames), le cœur du chroniqueur balance… Dans de telles conditions, il est aussi compliqué d’encenser un album aux qualités manifestes qu’impossible de le critiquer en raison d’un manque flagrant de prise de risque qui renouvellerait le style. Cependant, la recette Disarmonia Mundi ne s’essouffle pas pour autant bien au contraire ! Mieux, dans la discographie du combo, « The Isolation Game » se situerait entre l’incontournable « Fragments Of D-Generation » et le plus convenu « Mind Tricks ».
A la manière de son obscur visuel énigmatique, « The Isolation Game » oscille entre attirance et répulsion… En résumé, Disarmonia Mundi est un groupe qu’on déteste adorer !