Douzième album pour la légende du métal mélodique Stratovarius. Douzième album sur fond de heurts et de conflits que les médias exposeront aux yeux de tous. Au début des années 2000, le bilan de Stratovarius n’est pas des plus reluisants. Les deux précédents albums ‘Elements’ ont définitivement usé la recette qui avait fait de cette formation un groupe phare dans l’univers Metal et les musiciens, en particulier le leader Timo Tolkki, apparaissent complètement rincés.
Sur ce disque, étrangement éponyme, le groupe va tenter de simplifier sa musique pour s’éloigner des rythmes progressifs et symphoniques un peu pompeux qui envahissaient ses compositions. On y trouve un son plus typiquement hard rock et mid-tempo que speed métal, les claviers sont font plus discrets, Tolkki joue dans un style assez éloigné de sa patte néo classique habituelle et même Timo Kotipelto chante plus sobrement, montant largement moins dans les aigus.
L’album commence ainsi de manière assez surprenante avec un « Maniac Dance » très rock dans l’esprit et son introduction aux claviers « Bontempiesques ». Kotipelto ne s’en sort pas trop mal même si le refrain est assez faible et répétitif. La surprise continue avec un « Fight » poursuivant dans cette veine avec une batterie très en avant et une guitare incisive. Cette fois cependant le chant n’est pas forcément adapté. Par la suite, on retrouve un ton un peu plus habituel avec de l’épique, du mid-tempo et la ballade de rigueur mais sans morceau très rapide.
Malheureusement, l’ensemble ne décolle jamais complètement à l’exemple de « Just Carry On », titre assez heavy mais plat musicalement, juste sauvé par de bonnes parties de chant ou « Back To Madness » morceau épique cette fois, dans le style qui a fait la gloire et la réputation de Stratovarius, mais qui manque d’un petit quelque chose pour convaincre complètement.
Dans ce flot de morceaux passables, ressortent tout de même « Gypsy in me », composition classique de Stratovarius avec ce ton tour à tout rapide puis calme et un refrain imparable, puis le très heavy « Götterdämmerung » à l’ambiance lourde à la Black Sabbath dont le refrain efficace est martelé par un Kotipelto très à l’aise et enfin « The Land Of Ice And Snow » qui s’avère être une belle ballade toute en finesse avec un petit aspect folk bienvenu.
Mais trois bons titres ne suffisent pas pour faire un bon album. Sans ligne directrice claire et sans réelle âme, ce cru 2005 de Stratovarius est au final assez fade et les quelques bons moments sporadiques ne peuvent sauver l’album de la médiocrité. On ne reconnait que très rarement le groupe qui avait sorti les grands disques de speed métal mélodique à peine quelques années auparavant. Espérons que cet album de transition leur permette de se remettre en question et de retrouver l’inspiration qui leur fait défaut depuis plusieurs années maintenant.