Avec “Kingdom of Madness”, Edguy présente son premier véritable album studio. Le groupe formé en 1992 à Fulda en Allemagne avait auparavant sorti un album démo en 1995, « The Savage Poetry » qui ne fut pas distribué faute de contrat discographique. Il ne sortira qu’en l’an 2000 suite au succès fulgurant rencontré par le groupe.
Avec ce premier album on se trouve devant une très jeune formation puisque Tobias Sammet le chanteur et ici bassiste, Jens Ludwig et Dirk Sauer les deux guitaristes n’avaient que 14 ans lors de la formation du groupe. De fait, nos trois adolescents rejoints par le batteur Dominik Storch ont encore moins de 20 ans quand ils proposent cet album, basé sur un power métal mélodique assez rapide très influencé par Helloween, Gamma Ray et toute la scène allemande du genre.
Pour une formation encore aussi jeune, ce deuxième disque est à tout point de vue très prometteur et en large progrès par rapport à son premier jet. Certes le groupe n’est pas encore au niveau qui sera le sien par la suite et certains titres sont trop proches des influences de nos jeunes gens mais il y a déjà un potentiel certain qui s’exprime. Sammet s’impose déjà comme un chanteur hors pair et un futur grand dans les voix speed métal mélodiques. Son timbre de voix à mi-chemin entre un Mickael Kiske et un Bruce Dickinson fait bien souvent merveille.
Ses compères guitaristes montrent quant à eux déjà un bon niveau technique. Le son de batterie est par contre assez mauvais tout comme la production trop faiblarde.
De cette œuvre de jeunesse, on retiendra « Wings of a Dream » qui reste encore aujourd’hui un classique du groupe en raison de son refrain parfait et imparable taillé pour la scène, de son air très entrainant et enjoué et d’un ton rapide et mélodique très efficace puis « Paradise » dont la basse se fait bien entendre avant qu’un riff à la Maiden ne lance le titre avec efficacité. Sammet y fait des prouesses au chant notamment sur le refrain chanté avec conviction et puissance. La sympathique ballade « When A Hero Cries » où Sammet chante accompagné d’une belle ligne de piano montre déjà un gout prononcé pour l’exercice et Edguy place en fin de disque un titre de plus de 18 minutes aussi ambitieux que laborieux qui donne la désagréable impression d’avoir à faire à plusieurs titres collés ensemble.
« Kingdom of Madness » reste donc un album mineur dans la carrière du groupe mais il a le charme et l’innocence des débuts. On le conseillera à qui veut découvrir les débuts un peu hésitants d’un futur grand de la scène métal mélodique.