Lorsque je fus désigné pour chroniquer ce "Timeline Symmetry" de Poema Arcanus, je me suis immédiatement dit en mon for intérieur : "Tiens un nouveau groupe de doom !". Eh ben que nenni ! Poema Arcanus sévit dans de lointaines contrées depuis 1992 et possède déjà à son actif pas moins de 4 albums. A ma décharge, cette ignorance est imputable à ma profonde méconnaissance de la scène métal chilienne. Jusqu’à présent, pour moi, le Chili c’était uniquement les thrasheurs de Criminal et les doomeurs de Mar De Grises.
Poema Arcanus c’est la pratique d’une espèce de heavy/doom classique lorgnant quelque peu vers un death métal pas bien méchant. Le tout est de très bonne tenue avec une petite touche personnelle. Cette dernière tient pour beaucoup dans la grandiloquence des parties vocales claires, alternant sur presque tous les titres avec des passages de bonnes grosses voix typées death metal, mais sans trop d'excès, sauf sur "The Average Man’s Odyssey". Il faudra s’accoutumer au chant clair pour vraiment apprécier cet opus. Pour ma part, il constitue un des principaux défauts du disque. Trop forcé, trop tiré, Claudio Carrasco Garcia a tendance à en faire des tonnes comme sur les titres "By The Cliff" ou "Alter".
Poema Arcanus alterne les titres et les passages down-tempo avec des pièces musicales et des passages un peu plus rapides, virant alors vers des phases un peu plus heavy/death métal. Si le tout s‘écoute sans réel déplaisir, il n'empêche qu‘au final, pas grand chose ne se retient si ce n‘est le magistral titre introductif "Timeline Symmetry", instrumental de toute beauté avec son côté mélancolique affirmé. Quant aux autres titres, même s’ils arrivent plus ("Raven Humankind") ou moins ("Ephlogo") à susciter de l’intérêt, ils restent d'un contenu bien trop classique pour transformer cet album en autre chose qu'un bon petit album de doom.
Ce "Timeline Symmetry" en dépit d’une maîtrise musicale assurée, n’a pas suscité chez moi beaucoup d’émotions. Simple histoire de goût peut-être ? Et puis, il y a ce chant qui m’insupporte plutôt qu’autre chose. Bref, un album qui, en dépit d'indéniables qualités, ne m'a pas franchement emballé.