A peine un an après la sortie de Kingdom of Madness, arrive le deuxième album des allemands d’Edguy. Kingdom était un album intéressant et montrait un groupe ayant un fort potentiel mais il manquait de maturité. Pour pallier à ces défauts de jeunesse, « Vain Glory Opera » va être pris en main par deux grands noms de la scène speed métal mélodique : Timo Tolkki de Stratovarius qui va mixer le disque et Hansi Kürsch de Blind Guardian qui va chanter sur deux titres.
Au delà de ces noms prestigieux, on retrouve un groupe qui a fait un pas de géant en très peu de temps en se munissant enfin d’un bon batteur, Frank Lindenthal et proposant un son de très grande qualité, celui des célèbres studios Finnvox. Edguy va de fait proposer dès son deuxième album, un chef d’œuvre de speed métal mélodique. Vain Glory Opera propose en effet un très bon niveau de composition avec toujours cette petite influence Helloween sur quelques titres mais aussi avec une touche personnelle que l’on sentait déjà poindre sur le premier album.
La principale qualité de ce disque est de proposer des titres à la fois puissants et mélodiques avec le sens du refrain qui fait mouche. L’album met particulièrement à l’honneur son chanteur et principal compositeur, Tobias Sammet, qui à déjà tout d’un très grand du genre. L’homme chante merveilleusement bien dans tous les tons, avec toujours ce gout pour les ballades sirupeuses et il compose des hymnes simples, immédiats, qui apportent une rare fraicheur dans une scène qui avait bien besoin d’un vent de renouveau.
Il n’y a pas donc grand-chose à jeter sur les 10 titres qui composent cet album, alternant judicieusement morceaux très rapides, morceaux plus lents et heavy et bien sur les ballades.
Le disque commence par une intro majestueuse dans un style très symphonique, sur lequel Sammet prouve en à peine plus d’une minute qu’il est à l’aise dans tout les styles. La suite est un morceau bien speed et efficace, « Until We Rise Again » qui a tout d’un hymne speed métal avec chant très enlevé, des riffs aiguisés et un refrain doucement amené absolument énorme. Dans cette même veine de titres ultra rapides, il y a encore « Fairytale », sur lequel on sent encore assez l’influence d’un Gamma Ray. Le chant de Sammet y fait encore des merveilles et un break technique, montant doucement en puissance, lui permet de se démarquer des canons du genre.
Edguy propose aussi des titres plus posés délaissant la facette speed pour un genre plus hard rock, taillé pour permettre à Sammet de faire des prouesses vocales. Que ce soit « How Many Miles » que l’on retient pour son air épique très entrainant et son refrain parfait ou encore « Out Of Control » qui a tout du tube en puissance avec sa très belle intro ses soli de guitares fluides et rapides, chaque morceau est une réussite. N’oublions par dans cette veine le tube de l’album, à savoir le titre éponyme qui propose un début surprenant aux claviers, très Europe dans l’esprit, avant que la mélodie du titre ne s’impose et ne vous lâche que très tardivement.
Deux ballades s’ajoutent à ce programme déjà bien rempli dont « Scarlet Rose » qui ressort tout particulièrement grâce à une très jolie mélodie et un chant parfait.
« Vain Glory Opera » se présente déjà pour Edguy comme l’album de la maturité. Il est impressionnant de classe et d’aisance à tous les niveaux. Le groupe à déjà un style propre et une très forte personnalité, à l’image de son chanteur et leader. Ce disque est clairement un pas de géant pour le groupe qui va lancer sa carrière et devenir l’un des fers de lance du la vague heavy métal mélodique qui commence à déferler en cette fin des années 90.