Il est des retours qui embarrassent plus qu'ils ne convainquent. Malheureusement, celui de Lita Ford, ex metal queen des eighties, est de ceux-là. S'il faut reconnaître à la blonde le fait de ne pas avoir voulu se contenter d'enquiller quelques concerts, comme peuvent le faire bien trop d'équipes reformées (message adressé à Y&T dont on attend toujours le successeur de Endangered Species), ce Wicked Wonderland, premier opus depuis le déjà contesté Black en 1994, tient davantage de la mauvaise nouvelle que de la bonne.
Car, malgré toute la sympathie et le respect qu'il est permis de nourrir à l'encontre de sa génitrice, il est quand même impossible de ne pas parler de ratage (presque) total à propos de ce fiasco en guise de come-back. Alors qu'est-ce qui cloche ? Beaucoup (trop) de choses en fait : un menu trop long (15 titres, difficile à ingurgiter d'un coup au risque d'avoir une crise de foie), des mélodies aux abonnés absents, un chant gueulard masculin (celui de son mari Jim Gillette) abominable tout du long, des riffs patauds riches en matière grasse... Ô Combien nous aurions préféré que la guitariste regarde dans le rétroviseur du passé quitte à sonner "daté", plutôt que de servir cette tentative de hard rock moderne sans intérêt ni idées.
On ne retient donc rien de Wicked Wonderland qui, pourtant ne démarre pas si mal avec un "Crave", pas désagréable en soit. Mais le reste tient du supplice, de la punition ! On en viendrait presque à croire que des disques tels que Lita ou Stiletto doivent tout aux collaborateurs auxquels la chanteuse faisait appel ! L'inspiration en berne, Lita ne sauve même pas l'album grâce à son jeu de guitare désormais poussif et lourd comme un mauvais cassoulet alors qu'il pouvait être autrefois plein de finesse.
Quelques morceaux moins mauvais que d'autres ("Wicked Wonderland', "Inside") ne suffisent pas à sauver cet album du naufrage. A son écoute, on mesure par exemple combien une Doro, qui elle a toujours défendu la cause sans jamais s'arrêter, peut être talentueuse ! Un sordide retour qu'il vaut mieux oublier...