ARTISTE:

BODY COUNT

(ETATS UNIS)
TITRE:

BODY COUNT

(1992)
LABEL:

WARNER

GENRE:

HARDCORE

TAGS:
Fusion, Punk
"Body Count n'est peut être pas un précurseur du Rap Metal mais il a apporté au genre ses lettres de noblesses avec ce premier album incontournable."
NESTOR (02.02.2010)  
5/5
(0) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

Si Body Count n’est pas à proprement parlé un précurseur, il arrive au tout début de la vague de fusion Métal / Hardcore / Rap qui va donner naissance quelques années plus tard au Nu métal. Avec humour et provocation, "Body Count" aborde les problèmes de l’exclusion sociale, du racisme, de la pauvreté matérielle et culturelle, thèmes qui exploseront à la face de l’Amérique du Nord quelques mois après la sortie de cet opus.

L’album qui est sorti originellement sous le nom de "Cop Killer" est rapidement décrié par les forces conservatrices américaines voyant en ce titre et plus particulièrement dans le dernier morceau éponyme de l’album une provocation gratuite et un appel explicite à l’auto défense des citoyens envers les forces armées. Ce titre musicalement très violent est précédé d’un dialogue mettant en exergue les rapports conflictuels entre la police et la population pauvre (qui se trouve être aux USA la population noire). Du fait des pressions exercées sur leur maison de disque, le groupe est contraint de ressortir son album sous un autre nom, "Body Count" et le titre incriminé est remplacé par 'Freedom Of Speech', un duo avec le leader des Dead Kennedys, Jello Biafra. Ce titre est en fait une nouvelle version, plus Rock, d’un morceau que l’on peut trouver sur un album solo de Ice-T ("The Iceberg/Freedom Of Speech" - 1989).

Au delà de la polémique qui a entouré la sortie de cet album, celui-ci est surtout marquant par la qualité des morceaux qu’il comporte et par l’énergie qui s’en dégage. Le groupe n’a pas son pareil pour alterner les ambiances douces et mélodieuses et les passages ultra violents. Malgré son style musical d’origine, Ice-T délaisse ici le phrasé Rap qui lui a apporté le succès pour adopter un chant plus traditionnel. A l’image de tous les autres instruments, son chant est à la hauteur des objectifs que s’est fixé le groupe. En effet, et contrairement aux autres projets d’Ice-T, Body Count n’a pas pour vocation de proposer des solutions à un problème identifié, mais plus basiquement à se faire le porte voix sans compassion, ni recul, des victimes des fléaux sociaux que sont la consommation de drogues dures, le racisme, le terrorisme d’Etat… Une sorte d’exutoire volontairement primaire...

Et le moins que l’on puisse dire c’est que des titres comme le très rapide et violent 'Cop Killer' ou bien les hypnotiques  'Body Count's In The House' et 'Voodoo' ne font pas dans la dentelle. Au niveau des paroles, la poésie n’est pas non plus de mise, et le style mi humoristique mi graveleux de Ice-T fait merveille, le point d’orgue étant certainement 'Momma's Gotta Die Tonight' qui dépeint les démêlés d’un jeune black avec sa mère raciste après qu’il ait présenté à cette dernière sa copine blanche. Le final, sous forme d’éructations délirantes et de boucherie matricide est assez savoureux. Le grivois 'KKK Bitch' qui décrit les relations très poussées du chanteur avec la fille du grand Sorcier du Ku Klux Klan vaut également son pesant de cacahuètes. Le second degré des paroles est bien souvent renforcé par les intermèdes / dialogues qui précèdent les chansons. Certains titres comme 'The Winner Loses' apportent une once de calme salvatrice et permettent aux autres morceaux de paraître encore plus incisifs. Ce morceau aborde avec sensibilité, chose assez rare pour Body Count, le problème de la dépendance à la drogue. S

"Body Count" recevra un excellent accueil tant critique que commercial et sera le seul album du groupe à obtenir un tel succès. Il faut dire que le destin s’est acharné sur Body Count puisque trois des cinq membres originaux décéderont assez rapidement (Beatmaster V est mort d’une leucémie en 1996, Mooseman est décédé suite à une fusillade en 2001 et D-Roc fut victime d’un lymphome en 2004). Ne passez pas à coté de ce morceau d'histoire !


Plus d'information sur https://www.facebook.com/bodycountofficial/info





LISTE DES PISTES:
01. Smoked Pork - 00:46
02. Body Count's In The House - 03:24
03. Now Sports - 00:04
04. Body Count - 05:17
05. A Statistic - 00:06
06. Bowels Of The Devil - 03:43
07. The Real Problem - 00:11
08. Kkk Bitch - 02:52
09. C Note - 01:35
10. Voodoo - 05:00
11. The Winner Loses - 06:32
12. There Goes The Neighborhood - 05:50
13. Oprah - 00:06
14. Evil Dick - 03:58
15. Body Count Anthem - 02:46
16. Momma's Gotta Die Tonight - 06:10
17. Out In The Parking Lot - 00:30
18. Cop Killer - 04:09 / Freedom Of Speech - 04:41

FORMATION:
BeatMaster V: Batterie
D-Roc: Guitares
Ernie C: Guitares
Ice T: Chant
Mooseman: Basse
   
(0) AVIS DES LECTEURS    
Haut de page
   
(0) COMMENTAIRE(S)    
 
 
Haut de page
LECTEURS:
5/5 (1 avis)
STAFF:
4.3/5 (3 avis)
MA NOTE :
 
DERNIERE ACTUALITE
BODY COUNT : PREMIER SINGLE DU NOUVEL ALBUM !
 
AUTRES CHRONIQUES
FREEDOM CALL: Legend Of The Shadowking (2010)
METAL MELODIQUE -
KAIPA: In The Wake Of Evolution (2010)
ROCK PROGRESSIF -
 
ECOUTE EN STREAMING
 
 
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT BODY COUNT
BODY-COUNT_Carnivore
Carnivore (2020)
4/5
4/5
CENTURY MEDIA RECORDS / METAL FUSION
BODY-COUNT_Bloodlust
Bloodlust (2017)
4/5
-/5
CENTURY MEDIA RECORDS / METAL FUSION
 
F.A.Q. / Vous avez trouvé un bug / Conditions d'utilisation
Music Waves (Media) - Media sur le Rock (progressif, alternatif,...), Hard Rock (AOR, mélodique,...) & le Metal (heavy, progressif, mélodique, extrême,...)
Chroniques, actualités, interviews, conseils, promotion, calendrier des sorties
© Music Waves | 2003 - 2024