Lecteur, es-tu masochiste ? Non ? Deviens-le et inflige toi très vite cette énorme claque qu’est le petit nouveau des Grenoblois d’Holophonics, j’ai nommé Travel Diary From Inner Landscape ! Comment ? Tu hésites encore à t’auto-flageller ? Très bien : ouvre tes oreilles et lis bien ce qui suit.
Tout d’abord, oublie tout ce que tu croyais savoir sur le Métal Français : oublie le Néo boutonneux de la Team Nowhere, oublie les quelques porte-drapeaux d’un Death version French Touch, balance enfin tes quelques galettes de Métal Progressif pour intello. Conserve, si vraiment tu y tiens, tes Mass Hysteria et la dernière cassette du groupe de ton voisin qui s’il-était-bon-serait-pas-mauvais. C’est bon, tu y es ? Parfait, te voila prêt à recevoir la bonne parole.
Pour finir de démolir tes préjugés, rentre toi dans le crâne une bonne fois pour toute que Holophonics est bel est bien Français, Grenoblois pour être tout à fait exact. Quintette 100% testostérone, évoluant en formation Métal classique avec ces deux guitares, basse et batterie, la formation nous livre là un deuxième opus tout simplement bluffant de maîtrise, de talent, de puissance et de mélodie.
Pourquoi insiste-je tant sur la nationalité du groupe ? C’est bien simple : parce que jamais nous n’avions entendu ce qui nous est offert ici dans nos frontières par d’autre qu’un poids lourd américain ! Du Métal qui enchaîne les hymnes, Holophonics a tout compris : être simple sans être simpliste, être percutant sans être repoussant, être mélodique sans être mièvre, chacune de ces recettes est appliquée avec une rigueur implacable et une énergie incroyable.
On a vu apparaître ces dernières années une petite série très active de groupes évoluant dans un style neuf : le post-grunge. On peut citer entre autre les Three Days Grace, Breaking Benjamin ou Nickelback. A l’heure où certains d’entre eux déçoivent avec des albums où l’envie de vendre l’emporte sur l’envie de composer, Holophonics se paie le luxe de se hisser au sommet de cette hiérarchie en intégrant à sa musique des influences issues de Tool, des Deftones ou des Foo Fighters, rien que ça. Car beaucoup plus qu’une simple influence, c’est un hommage que rendent les Grenoblois à travers des compositions où l’inspiration originale transcende toujours celle originelle !
Tu n’es toujours pas convaincu ? Alors fais ce qu’il te reste de plus intelligent à faire : écoute chaque titre ! Fais toi clouer sur place par « Modern Fright », hurle avec « Travel Diary From Inner Landscape », laisse toi porter par « High Life », explose sur « The Other Side », arrache toi les cervicales sur « A New Life To Come », reprends ton souffle avec « Chemically Mine », redécolle sur « Real Mind », plonge dans « Last Sin », lève le poing avec « Why Do We Fail » et finis ton périple en contemplant l’exceptionnel et monumental « D.I.D ».
Travel Diary From Inner Landscape n’est pas un album de Métal en plus, il est le coup de pied au cul qui va te propulser en 2010 et te guider dans les dix années à venir, il est ce qui pouvait arriver de mieux au Métal Français, il est l’élu, et il sera, espérons-le, le début d’une très grande aventure pour ses pères.
Tu es toujours là ? Dernier avertissement pour les retardataires : inflige-toi cette claque dès maintenant lecteur, sans quoi c’est bientôt elle qui viendra te trouver. Tu ne pourras pas dire alors que tu n’y avais pas été préparé.