Qui aurait pu croire en 1997, année de la sortie de son premier rot, que Lacuna coil aurait une telle influence sur la scène métal ? Car on ne compte plus aujourd'hui les groupes qui s'inspirent de son métal gothique calibré mais racé, quitte parfois à le vider de sa substance et de ses racines.
Encore tout frais, les américains (pour une fois que c'est l'Europe qui inspire les USA et non pas l'inverse, on ne va pas s'en plaindre !) de Losing Scarlet vient encore charger cette longue litanie de suiveurs. Il se présente comme une photocopie plutôt habile des Italiens. Ce mimétisme, il le doit déjà à sa chanteuse, la brune Jodi, dont le timbre n'est parfois pas loin de se confondre avec celui de Cristina Scabbia. Les lignes vocales, quasi a l'identique, participent aussi de cette proximité. Cela s'avère particulièrement flagrant, pour ne pas dire gênant, sur un titre tel que le néanmoins bon "Shade Of Hate".
Ceci étant, il est aussi permis de trouver agréable ce premier essai, composé de titres déjà bien rodés sur scène. Efficaces, les chansons s'enchaînent sans temps morts, solidement charpentées par des guitares bien lourdes. Citons notamment les "Left To Burn ", "Feel The Pain", pourvu d'un refrain qui s'accroche facilement à la mémoire ou bien encore "Guilty Me" . Moins réussies se révèlent être en revanche les ballades. « Lacerate » ou « Die With Us » qui ne laissent pas un souvenir impérissable. De fait, Losing Scarlet convainc bien davantage quand il choisit d'emprunter la voie d'un rock un peu neo (mais pas trop), a l'image de "On Display" par exemple.
Sans atteindre un réel équilibre, la faute a un passif incarné par un manque de personnalité encore trop évident, le bilan final a des points positifs. A leur décharge en effet, les américains savent composer de bons titres, ce qui n'est déjà pas si mal après tout. Un album de qualité honnête.