Deuxième album seulement en plus de vingt cinq ans de carrière, Dark Illusion n’est pas ce qu’il est convenu d’appeler un groupe prolifique. Seulement voilà, plusieurs membres composant ce combo ont collaboré avec des artistes aussi bien connus de la scène scandinave que de renommée internationale. Pour mieux éclairer la lanterne sur les musiciens de Dark Illusion, le chanteur Thomas Vikström a fait parti de Therion, Candlemass et Stormwind. En ce qui concerne le batteur Jonas Östman, il a prêté ses baguettes à Goham City et Yngwie Malmsteen. Quant au bassiste Pontus Egberg, il fut actif avec Lion’s Share.
Il y avait donc fort à parier que ce deuxième opus de Dark Illusion, intitulé "Where The Eagles Fly", se complaise dans un style qui défraya la chronique dans les années quatre vingt. Précisément, ces musiciens expérimentés s’adonnent à un heavy / speed métal à forte consonance 80’s. Bardées de riffs concis et cachy, les dix compositions proposées font principalement la part belle aux tempos rapides. Certes le schéma constructif demeure assez similaire d’un titre à l’autre, même si Dark Illusion est aussi très à l’aise sur des rythmes plus médiums. Bien sûr, l’influence du géant suédois en matière de heavy métal qu’est Hammerfall se fait particulièrement ressentir, mais la maîtrise aussi bien en rythmique qu’en solo dont fait preuve l’unique guitariste Tomas Hultqvist a l’énorme avantage de remettre tout de suite les pendules à l’heure.
Son style s’apparente à celui de l’école des "guitar heros", notamment sous l'effet d'une rapidité d’exécution et d'un sens mélodique très poussé. Bien qu’effectivement les titres s’inscrivent dans une veine ultra classique dont les poncifs du genre ne sont bien entendus pas épargnés - surtout en ce qui concerne le contenu des textes - Dark Illusion a su conserver cet état d’esprit combatif et persuasif qui marque bien la différence entre un disque de heavy métal très moyen et sa dernière production. Energique et remonté comme un coucou suisse en pleine action, le groupe assure une performance pour le moins réjouissante qui permet d’apprécier toutes les nuances d’un style a pourtant bien du mal à se renouveler.
A titre de comparaison, "Where The Eagles Fly" surclasse de la tête et des épaules la récente sortie d’Angels Of Babylon, dont le line up des plus alléchant sur le papier laissait entrevoir autre chose que ce coup de glaive dans l’eau. Et c’est là toute la différence avec un groupe comme Dark Illusion. A la fois authentique, mélodique et puissante, cette nouvelle production étoffe de manière considérable le répertoire de cette convaincante formation qui devrait, en toute logique, enflammer les planches lors de ces prestations scéniques. Juste pour conclure de la manière la plus symbolique qu’il soit à l’égard de "Where The Eagles Fly", "Heavy Metal rules !!"