First Band From Outer Space, ce n'est pas ce qui ce fait de plus court en termes de nom de groupe. Mais ces Suédois là s'en fichent bien. Ils ne font pas dans la concision, et ce "The Guitar is Mighter Than The Gun", qui succède à "Impressionable Sounds Of The Subsonic" et "We're Only In It For The Spacerock" ne me contredira pas: Trois morceaux pour trois quarts d'heure de musique. Et un bonus qui fait... un quart d'heure. C'est long.
Comme leur nom l'indique, FBFOS (l'abréviation, c'est pour votre bien - je peux copier/coller moi) est le premier groupe venu de l'espace. Ils auraient été amené sur terre par leur passion du rock, que l'austère espace ne pouvait contenter vu qu'aucun son ne peut y être produit. Leur nom indique aussi la teneur du propos : un rock atmosphérique fortement marqué par les années 70 et l'imaginaire débordant qui s'y rattache (comprendre: la consommation de substances diverses). Le tout n'est pas sans rappeler Hawkwind, Pink Floyd période Meddle, Yes pour le coté symphonique qui s'invite parfois, Allman Brother Band (enfin, une version un peu hallucinée de ABB) pour les guitares bluesy et bavardes, et aussi Grateful Dead. La famille des grands barges quoi.
Une fois le jeu des références terminé, l'appréciation pure de l'objet est plus difficile. Clairement c'est bien fichu (même si on pourrait mieux entendre la basse) et les musiciens ont un truc à dire et à faire passer. Le coté 70's est assumé jusqu'au bout puisqu'en oubliant le bonus, les trois premiers morceaux sont pensés comme des faces A et B de vinyles avec 21 et 23 minutes au compteur. Le principal attrait est clairement à chercher du coté des guitares. Délirantes, expressives, elles se perdent dans de longs dialogues et entrainent l'auditeur avec une aisance déconcertante. Même si on est souvent dans l'improvisation, deux trois gimmicks par ci par là surgissent. Quelques lignes de chants retiendront aussi furtivement votre attention et baliseront des compositions très libres et bordéliques, bien que la fluidité ne fasse jamais vraiment défaut.
Mais ces quelques moments ne suffiront pas à installer suffisamment de repères dans un album très tortueux et obscur. Les premières écoutes se révèlent même éprouvantes. Et finalement, si l'impression générale est que l'album se bonifie au fil des écoutes, celles ci révèleront également des facilités (genre grosse couche de synthé bien lourde), des passages plus faibles, plus tricotés, moins composés et surtout moins intenses. Dans ce sens, le pire est sans doute la tendance à grignoter les début et fin de morceaux à grand coups de bruits insolites et de fioritures surréalistes.
Finalement le titre et le nom du groupe annoncent la couleur : ce disque prend son temps. FBFOS n'est pas là pour faire la chasse au superflu et nous délivrer une quintessence. Leur musique, caractéristique du mouvement psychédélique, saura plaire aux amateurs et même aux quelques curieux qui tenteront l'aventure.